Cette décision est intervenue quelques jours après la conclusion du second sommet entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui se sont séparés sans avoir trouvé d'accord, si ce n'est la volonté affichée de continuer à dialoguer.
Près de 30.000 militaires américains sont déployés en Corée du Sud. Les manoeuvres de grande ampleur qu'ils menaient régulièrement avec les forces sud-coréennes ont toujours irrité les Nord-Coréens au plus haut point. Pyongyang les voit comme des répétitions préalables à une invasion.
Si M. Trump a exclu de retirer les forces américaines de Corée du Sud, il a maintes fois fustigé le coût des manoeuvres, et encore jeudi lors de sa conférence de presse à Hanoï.
Les ministres de la Défense sud-coréen et américain, Jeong Kyeong-doo et Patrick Shanahan, ont pris la décision samedi, lors d'un échange téléphonique, de "mettre un terme aux séries de manoeuvres Key Resolve et Foal Eagle".
Des manoeuvres quand même, lundi
"Foal Eagle", qui avait lieu généralement au printemps, était les plus grandes manoeuvres conjointes des deux alliés. Dans le passé, 200.000 soldats sud-coréens et quelque 30.000 soldats américains y ont participé.
"Key Resolve", qui avait généralement lieu en mars, était un exercice de commandement principalement réalisé à l'aide de simulations informatiques sur une dizaine de jours.
Cette initiative vise à soutenir les efforts diplomatiques en cours visant à obtenir la dénucléarisation de la Corée du Nord, et à atténuer les tensions militaires avec Pyongyang.
Washington et Séoul ont cependant indiqué dimanche dans un communiqué qu'ils conduiraient des exercices militaires "modifiés" à partir de lundi, et jusqu'au 12 mars.
Ces manoeuvres de neuf jours, appelées officiellement "Dong Maeng" ou "Alliance", seront essentiellement des manoeuvres défensives, et des exercices offensifs comme l'était Key Resolve, a indiqué à l'AFP sous couvert de l'anonymat un responsable militaire sud-coréen.
On ignore le nombre de militaires américains et sud-coréens qui y prendront part.
Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a indiqué par ailleurs que l'émissaire sud-coréen pour les questions nucléaires Lee Do-hoon allait se rendre aux Etats-Unis pour des entretiens avec le représentant spécial des Etats-Unis pour la Corée du Nord, Stephen Biegun.
"M. Lee va partir cette semaine", a déclaré à l'AFP Noh Kyu-duk, un responsable du ministère.
Les deux hommes devraient s'entretenir du sommet de Hanoï, où MM. Trump et Kim ne sont pas parvenus à donner de la substance à la déclaration vague en faveur de la dénucléarisation de la péninsule qu'ils avaient signée lors de leur précédent sommet à Singapour, en juin.
"Ranger notre épée"
L'annulation des manoeuvres ne fait pas l'unanimité, certains redoutant que celle-ci ne pénalise la préparation des forces américaines et sud-coréennes et ne donne un avantage au Nord. Mais la plupart des experts jugent ces inquiétudes exagérées.
"Suspendre ou limiter les exercices américano-sud-coréens pourrait nuire aux capacités de préparation des deux armées, mais je ne pense pas que cela constituera un risque sérieux pour la sécurité de la Corée du Sud", a déclaré à l'AFP Ahn Chan-il, président du World Institute for North Korea Studies à Séoul.
"Les forces conventionnelles sud-coréennes sont largement supérieures à celles du Nord, et vu la situation actuelle (avec la forte présence de l'armée américaine en Corée du Sud et les sanctions internationales contre la Corée du Nord, NDLR) il est hautement improbable que Pyongyang fasse quoi que ce soit de ses armes nucléaires dans un avenir proche", a-t-il ajouté.
Le général à la retraite Vincent Brooks, un ancien commandant des forces américaines en Corée du Sud qui avait aidé à l'organisation du sommet de Singapour, avait affirmé que la fin des manoeuvres ne pénaliserait pas les forces américaines et sud-coréennes.
"Peut-être nous a-t-on dit de ranger notre épée dans son fourreau", avait-il dit. "Mais on ne nous a pas demandé d'oublier comment s'en servir."
Depuis le sommet de Singapour, les Etats-Unis et la Corée du Sud ont réduit ou supprimé plusieurs exercices militaires conjoints, et les bombardiers américains ne survolent plus la Corée du Sud.
"A ce stade, ne pas diminuer ou suspendre les manoeuvres signifierait qu'aucun des pays impliqués n'est sérieux" dans sa volonté de parvenir à un accord sur la dénucléarisation de la Corée du Nord, a estimé le professeur Yang Moo-jin, de l'Université des études nord-coréennes à Séoul.
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