Ces deux exercices, baptisés "Key Resolve" et "Foal Eagle", seront remplacés par des manoeuvres plus limitées "afin de préserver une solide préparation militaire" des forces stationnées en Corée du Sud, a indiqué le ministère dans un communiqué.
Cette décision a été prise lors d'une conversation téléphonique entre les ministres de la Défense sud-coréen et américain, Jeong Kyeong-doo et Patrick Shanahan, trois jours après un sommet entre le leader nord-coréen Kim Jong Un et le président américain Donald Trump à Hanoï, a précisé le ministère. Ce sommet s'est conclu sans accord, mais les deux dirigeants ont souhaité garder la porte du dialogue ouverte.
"Foal Eagle", un vaste exercice de terrain qui avait lieu généralement au printemps, déclenchait chaque année la colère de Pyongyang qui y voyait une répétition générale d'une invasion de la Corée du Nord, encore techniquement en guerre avec le Sud.
Dans le passé, 200.000 soldats sud-coréens et quelque 30.000 soldats américains ont participé à "Foal Eagle".
"Key Resolve", qui avait généralement lieu en mars, était un exercice de commandement principalement réalisé à l'aide de simulations informatiques sur une dizaine de jours.
Depuis le premier sommet entre Trump et Kim à Singapour en juin, les Etats-Unis et la Corée du Sud ont réduit ou supprimé plusieurs exercices militaires conjoints, et les bombardiers américains ne survolent plus la Corée du Sud.
M. Trump s'est plaint à plusieurs reprises de l'aspect coûteux de ces exercices. Il a cependant exclu le retrait des quelque 28.500 soldats américains déployés en Corée du Sud pour la protéger de son voisin du Nord armé de la bombe atomique.
"A ce stade, ne pas diminuer ou suspendre les manoeuvres signifierait qu'aucun des pays impliqués n'est sérieux" dans sa volonté de parvenir à un accord sur la dénucléarisation de la Corée du Nord, a estimé le professeur Yang Moo-jin, de l'Université des études nord-coréennes à Séoul.
La plupart des analystes estiment que la suppression des grandes manoeuvres annuelles sera sans grand impact militaire.
"Suspendre ou limiter les exercices américano-sud-coréens pourrait nuire aux capacités de préparation des deux armées, mais je ne pense pas que cela constituera un risque sérieux pour la sécurité de la Corée du Sud", a déclaré à l'AFP Ahn Chan-il, président du World Institute for North Korea Studies à Séoul.
"Les forces conventionnelles sud-coréennes sont largement supérieures à celles du Nord, et vu la situation actuelle (avec la forte présence de l'armée américaine en Corée du Sud et les sanctions internationales contre la Corée du Nord, NDLR) il est hautement improbable que Pyongyang fasse quoi que ce soit de ses armes nucléaires dans un avenir proche", a-t-il ajouté.
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