Les deux pays continuent à distance leur bataille diplomatique, au lendemain d'un match nul à l'ONU où ils ont été incapables de s'entendre. Au même moment, l'opposant Juan Guaido, reconnu comme chef de l'Etat par intérim par l'administration de Donald Trump et plus de cinquante pays, s'est engagé à rentrer "au plus tard lundi" au Venezuela malgré les "menaces" qui pèsent contre lui.
En tournée au Paraguay, après la Colombie et le Brésil et avant l'Argentine pour rencontrer ses soutiens internationaux, il a affirmé vendredi que "les idéaux de liberté" et "de démocratie" ne seraient pas stoppés par les armes.
"Nous espérons bien sûr qu'il soit en mesure de rentrer chez lui en toute sécurité", a déclaré devant la presse à Washington l'émissaire américain pour la crise vénézuélienne Elliott Abrams, sans cacher son "inquiétude" car "plusieurs responsables du régime l'ont menacé d'arrestation".
Il a assuré que l'administration Trump, qui a échoué pour l'instant à pousser Nicolas Maduro vers la sortie malgré sa campagne de pression économique et diplomatique, n'avait pas perdu son pari.
Bien qu'il ait répété que "toutes les options" étaient "sur la table", laissant toujours planer la menace militaire, il a une nouvelle fois misé sur la carte des sanctions pour accroître la pression: "des dizaines" de Vénézuéliens supplémentaires ont ainsi été privés de visa américain, accusés de "saper la démocratie".
Le Trésor américain a de son côté infligé des sanctions financières à six hauts responsables des services de sécurité, dont quatre généraux fidèles à Nicolas Maduro, que Washington qualifie désormais d'"ancien président illégitime".
Ces derniers, dont le commandant de la Garde nationale Richard Lopez Vargas et le commissaire en chef Jose Dominguez Ramirez, sont mis en cause pour entrave à la livraison de l'aide humanitaire que les Etats-Unis tentent de faire parvenir au camp Guaido.
Washington évoque cinq morts et 285 blessés lors de violents incidents, notamment aux frontières vénézuéliennes, lorsqu'une opération d'acheminement de cette aide a été bloquée la semaine dernière par les forces de sécurité.
"Instrumentalisation"
Caracas y voyait un prétexte à une intervention armée américaine pour déloger le président Maduro. Une accusation balayée une fois de plus par Elliott Abrams mais reprise par les autorités russes, qui continuent, elles, de soutenir Nicolas Maduro.
Recevant vendredi la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov l'a assurée de la "solidarité" de Vladimir Poutine face à "un assaut frontal et une ingérence sans vergogne" des pays occidentaux.
"La Russie va continuer d'aider les autorités du Venezuela à résoudre les difficultés économiques et sociales, y compris par l'octroi d'aide humanitaire légitime", a précisé le ministre russe. Il a mis en avant "des livraisons massives de blé" et dit examiner "une liste supplémentaire de médicaments" demandés par Caracas après l'envoi d'un "premier lot de 7,5 tonnes".
"Tout ce dont a besoin le Venezuela, la Russie l'a. Le Venezuela peut de son côté donner du pétrole, dont a besoin la Russie", a répondu par la suite Delcy Rodriguez, annonçant le transfert, de Lisbonne à Moscou, d'un bureau du groupe public PDVSA, pilier de l'économie vénézuélienne et cible de sanctions américaines.
Le Venezuela est confronté à la pire crise politique et économique de son histoire, marquée par l'hyperinflation et des pénuries de produits de première nécessité. Les gouvernements américain et russe se sont donc accusés mutuellement d'instrumentaliser l'aide humanitaire.
Cette question ne doit pas "servir de prétexte à une manipulation de l'opinion publique, à la mobilisation des forces antigouvernementales et pour justifier des desseins interventionnistes", a martelé Sergueï Lavrov.
Le blocage par Nicolas Maduro "de camions et de navires chargés d'aide humanitaire est le dernier exemple de l'instrumentalisation par son régime illégitime de la livraison de vivres et d'approvisionnements indispensables pour contrôler les Vénézuéliens vulnérables", a répliqué le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin.
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