"Vous allez avoir un mois de mars où vous allez pas beaucoup dormir", a lancé à Emmanuel Macron l'une des figures du mouvement, Eric Drouet, dans une vidéo postée vendredi.
"On a un très grand 16 mars qui arrive, plus organisé que jamais, plus motivé que jamais avec beaucoup de régions, beaucoup de pays qui vont monter sur Paris. J'espère que vous (Emmanuel Macron) êtes prêts. Nous on l'est, on attend cette date avec impatience", affirme-t-il.
Depuis Bordeaux, Emmanuel Macron, honni par les "Gilets jaunes", a, lui, appelé à un "retour au calme", quelques jours après avoir dénoncé la "démocratie de l'émeute".
Samedi se tiendront les désormais traditionnelles manifestations hebdomadaires aux quatre coins du pays. A Lille, les organisateurs ont appelé les "Gilets jaunes" des pays voisins (Belgique, Angleterre, Luxembourg, Pays-Bas, Allemagne), à "converger" vers la métropole du nord.
A Bar-le-Duc, la préfecture de la Meuse, qui craint des débordements, a pris un arrêté interdisant la vente et le transport "de produits combustibles et/ou corrosifs, carburants et gaz inflammable", de "pétards, pièces d'artifices et fusées de détresse" et "d'aérosols de peinture".
A Paris, un parcours de 12 km partant de l'Arc de Triomphe a été déclaré en préfecture.
Un groupe Facebook appelle, lui, à "bloquer la place de l'Étoile le plus longtemps possible" et à "revenir aux sources en ne déclarant pas les manifs pour retrouver ce côté spontané qui faisait peur au gouvernement". "Fini le pacifisme", lance-t-il.
Des organisations de forains ont également appelé à se mobiliser contre l'ordonnance du 19 avril 2017 qui menace leur profession.
- Le 16 mars, date "clé" -
Le ministre de l'Intérieur a relativisé l'ampleur des dernières mobilisations. "Il y a chaque semaine 40.000, 50.000 personnes qui manifestent (...). C'est ça la réalité, c'est-à-dire au fond plus grand monde", a déclaré Christophe Castaner sur France 2.
Le 17 novembre, ils étaient 282.000 dans la rue pour l'acte 1 de ce mouvement né sur les réseaux sociaux pour dénoncer la hausse des taxes et pour plus de pouvoir d'achat. Samedi dernier, ils étaient 46.600, selon les autorités, à dénoncer la politique du gouvernement et demander la démission d'Emmanuel Macron. Des chiffres régulièrement contestés par les manifestants.
"Il faut qu'ils (les "Gilets jaunes") se posent une question simple: quelle trace, au fond, ils veulent laisser ? C'est un mouvement social exceptionnel, on en a suffisamment parlé. Maintenant, la seule trace c'est celle des violences répétées", a ajouté M. Castaner.
Mais les "Gilets jaunes" entendent au contraire relancer leur mobilisation.
Priscillia Ludosky, initatrice d'une pétition contre la hausse du prix des carburants, a appelé à un sit-in à partir du 8 mars à Paris "pour installer nos rond-points au coeur de la capitale" et présenter les revendications récoltées sur leur plateforme le-vrai-débat.fr, alternative au Grand débat gouvernemental.
Ce rendez-vous, baptisé "Acte décisif: nous ne bougerons pas", sera précédé par "des actions de blocage dans la semaine qui précède", a-t-elle ajouté, évoquant laconiquement "trois grosses actions". Une bande-annonce vidéo appelle à "assiéger Paris à partir du 8 mars".
Mais l'échéance à laquelle travaillent les "gilets jaunes" est celle du 16 mars, lendemain de la clôture du Grand débat national, fustigé comme une "mascarade" et une "campagne de communication", et veille de l'anniversaire des quatre mois du mouvement.
Pour Eric Drouet, "le 16 va vraiment être une clé dans ce mouvement. Beaucoup de gens ont décidé de monter à Paris, cette fois en prenant le temps de s'organiser à l'avance. Il y a un élan pour cette date-là qui va faire du bruit".
Jeudi, il disait avoir "des retours de Hollande, de Belgique, d'Italie, de toutes les régions de France" et évoquait également de possibles actions en mars contre Starbucks et Facebook.
"Il ne faut pas lâcher", exhortait-il: "C'est une guerre d'usure".
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