Cela faisait huit mois que le rendez-vous était fixé. Ce jeudi 28 février 2019 était organisée la "Journée d'Affaires du Nucléaire Normand" à Caen (Calvados). Avec plus de 350 participants, toute la filière du nucléaire Normand était présente pour échanger et prendre contact. De la modeste PME sous-traitantes aux plus gros acteurs comme EDF, Orano (ex Areva) ou Naval Group.
Deux nouveaux EPR à Penly ?
Au-delà du rendez-vous "business" pour les différents acteurs de la filière, c'était surtout l'occasion de reparler du projet de construction de deux nouveaux réacteurs troisième génération dit "EPR". Vous l'aurez deviné, ici, tout le monde est très favorable à sa concrétisation. D'autant plus que le site de la centrale de Penly (Seine-Maritime) fait partie des candidats très sérieux pour leur implantation.
Parmi les plus fervents supporters du projet, le président de la région Normandie, Hervé Morin. Il faut dire que le secteur du nucléaire pèse lourd dans l'économie normande. Il serait le troisième employeur direct ou indirect dans la région.
À noter que dans cette course, la Normandie est en concurrence avec sa voisine des Hauts de France. La région de Xavier Bertrand s'est elle aussi porté candidate pour accueillir ces potentiels réacteurs.
Penly, le favori d'EDF
Invité de marque de cette grande journée du nucléaire, Jean-Baptiste Levy, actuel président d'EDF. Le patron du géant français le dit en substance, le site de la centrale de Penly (Seine-Maritime) est l'endroit le plus favorable pour construire de nouveaux réacteurs : "Le moment venu la décision sera prise, mais je pense que les Normands ont de fortes raisons d'être optimiste." (intégralité de la réponse ci-dessous)
Jean-Bernard Levy sur la candidature de Penly
Le site de Penly est situé entre Dieppe et le Tréport (Seine-Maritime) - Google Maps
Comme l'a expliqué Jean-Baptiste Levy, EDF aimerait construire deux nouveaux réacteurs, contrairement à l'unique modèle du site de Flamanville (Manche). Sans rentrer dans les détails techniques, il en va d'une certaine logique économique, il s'agit en quelque sorte de rentabiliser les lourdes infrastructures permettant le fonctionnement de ces réacteurs nouvelle génération. Depuis le début du projet EPR (qui date du début des années 90), l'entreprise française imagine les EPR fonctionner par paire.
L'urgence climatique impose le développement de notre filière nucléaire. J'ai réaffirmé ce matin à @J_B_Levy , PDG d'@EDFofficiel , que la @RegionNormandie était, avec l'ensemble des collectivités concernées, candidate à l'installation d'un deuxième EPR sur le site de Penly. pic.twitter.com/ZgGI7Sad9g
— Hervé Morin (@Herve_Morin) 28 février 2019
Tout le monde attend le feu vert de l'État
Mais reste à convaincre l'État Français, c'est lui qui aura le dernier mot dans cette affaire. Avec l'appui d'EDF pour le site de Penly, Hervé Morin affiche sa sérénité : "Maintenant, ça va être compliqué pour le gouvernement de ne pas suivre l'avis de l'opérateur historique." (intégralité de la réponse ci-dessous)
Hervé Morin
Jean-Bernard Levy, le président d'EDF, aux côtés d'Hervé Morin le président de la région Normandie - Charles de Quillacq
L'ombre de Flamanville
Quand l'État va-t-il se décider ? À entendre le président de la région, il faudra attendre la mise en route effective du premier EPR en France à Flamanville (Manche) pour que le Gouvernement et Emmanuel Macron prennent une décision sur le dossier.
L'EPR de Flamanville s'apprête à démarrer ses tests à chaud et à haute pression. Un ultime essai grandeur nature avant de passer aux choses sérieuses. Un signal fort selon Jean-Bernard Levy : "C'est le signal qu'on s'apprête à terminer le chantier de Flamanville. Si les choses se déroulent comme prévu, nous commencerons le chargement des combustibles au dernier trimestre 2019."
Pour tout savoir sur les essais à chaud de l'#EPR de #Flamanville, c'est ici 👇#NouveauNucléaire pic.twitter.com/M1ULBZdBO9
— EDF EPR Flamanville (@EDFEPR) 26 février 2019
Fin 2019 soit plus de sept ans après ce qui était prévu au départ. Initialement, le réacteur devait être mis en service en 2012. Sans compter le dépassement de près de 8 milliards d'euros pour ce chantier en forme de fiasco pour toute une industrie. De quoi faire réfléchir l'État à deux fois avant de donner son accord pour le projet de Penly.
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Le reportage radio complet, c'est juste ici...
Reportage EPR Penly
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