La statue de 4,44 mètres de haut représente le monarque vêtu d'un costume bleu, d'une chemise blanche et d'une cravate verte.
Cette oeuvre de Santiago Sierra et Eugenio Merino, qualifiée de "provocation" par la presse espagnole de droite, se nomme "Ninot", terme désignant les grandes figurines destinées à être brûlées chaque année à Valence (sud-est de l'Espagne) lors de la traditionnelle fête des Fallas.
Ironie de l'histoire, Felipe VI doit inaugurer jeudi la foire ARCO.
Le "Ninot" est à la vente pour 200.000 euros mais une clause du contrat de vente stipule que l'acheteur "s'engage à ce que l'oeuvre soit brûlée", a expliqué à l'AFP Luis Navarro, collaborateur de Santiago Sierra.
"La spécificité de cette structure est qu'elle n'a pas été conçue pour survivre dans le temps, pour être collectionnée mais pour le plaisir d'être détruite", a-t-il ajouté.
Les deux créateurs de cette oeuvre sont des habitués des polémiques.
L'an dernier, une série de photographies pixelisées de "prisonniers politiques catalans" de Santiago Sierra avait été retirée lors du salon ARCO. L'organisateur de la foire, Ifema, avait dû présenter ses excuses après des accusations de "censure".
Eugenio Merino s'est rendu pour sa part célèbre pour une oeuvre représentant une tête réaliste de Franco servant de punching-ball et pour une statue de l'ancien dictateur dans un réfrigérateur.
Le code pénal espagnol prévoit le délit d'injure à la Couronne qui a entraîné ces dernières années plusieurs procès et condamnations dans le pays, sur fond de controverse.
En octobre, la chambre des députés a accepté d'examiner une proposition de loi déposée par la gauche radicale et visant à atténuer ou éliminer certains délits pouvant toucher à la liberté d'expression comme l'apologie du terrorisme, les injures à la Couronne ou les outrages à l'Espagne et ses symboles.
En mars 2018, l'Espagne avait été désavouée par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) qui a estimé qu'une condamnation de deux indépendantistes catalans pour avoir brûlé en 2007 une photographie du roi Juan Carlos et de la reine Sofia, les parents de Felipe VI, violait le droit à la liberté d'expression.
A LIRE AUSSI.
Grand raout indépendantiste en Catalogne pour préparer un référendum
Puigdemont veut rentrer en Catalogne, le chef du parlement l'encourage
Le roi accuse les dirigeants catalans de menacer la stabilité de l'Espagne
Catalogne: le film des événements depuis le référendum
Espagne : la droite et l'extrême droite dans la rue contre Pedro Sanchez
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.