Au stade Santiago-Bernabeu, les deux grands d'Espagne s'affrontent deux fois en 72 heures pour décider du dénouement de toute une saison. C'est vertigineux et c'est tout le sel des 241e et 242e clasicos de l'histoire, qui peuvent bouleverser toutes les dynamiques du moment sur un coup de dés, un coup franc, un coup de tête.
"Ça peut être charnière pour la suite de la saison", a résumé le défenseur barcelonais Clément Lenglet dans un entretien à l'AFP.
Le premier de ces deux chocs, mercredi soir à Madrid, doit déterminer qui disputera la finale de la Coupe du Roi le 25 mai à Séville, contre Valence ou le Betis, qui s'affrontent pour leur part jeudi (aller: 2-2).
La demi-finale aller à Barcelone s'étant soldée par un nul 1-1, tout reste ouvert au match retour entre le Barça, quadruple tenant du titre en quête d'un quintuplé inédit et d'une sixième finale de rang, et son dernier bourreau dans cette épreuve, le Real, vainqueur du trophée en 2014.
Vinicius pas effrayé par Messi
La première manche, le 6 février, a d'ailleurs acté le retour en forme des Madrilènes: balayé 5-1 en octobre au Camp Nou, le club merengue a été métamorphosé par son changement d'entraîneur. Avec Santiago Solari, la "Maison blanche" a retrouvé de l'allant et le Bernabeu s'est trouvé un nouveau chouchou: le Brésilien Vinicius.
"Il a gagné le respect par son talent", s'est enthousiasmé Solari mardi.
Du haut de ses 18 ans, le jeune ailier n'a pas froid aux yeux, au point d'avoir renvoyé sur le banc des remplaçants l'attaquant-vedette Gareth Bale, qui a boudé ostensiblement ce week-end... Un sujet brûlant que Solari a esquivé avec prudence en conférence de presse.
"Vini", lui, a assuré n'être pas impressionné par un adversaire comme Lionel Messi. "C'est un joueur incroyable qui fait des choses que personne ne fait", a concédé le Brésilien. "Mais nous n'avons pas peur de Messi, même si c'est un grand joueur, car nous avons les meilleurs du monde."
Gare néanmoins au capitaine barcelonais, irrésistible ce week-end en Liga: l'Argentin, meilleur buteur de l'histoire des clasicos (26 buts), reste sur un triplé somptueux à Séville (4-2) et ne veut "renoncer à aucune compétition" cette saison.
"Un match qui fige le temps"
"Nous sommes à un pas d'atteindre une nouvelle finale", a prévenu Messi. "C'est face au Real, sur son terrain. Mais nous devons aller gagner ce match comme partout ailleurs et nous avons confiance dans le fait d'y parvenir."
Cent dix-sept années de rivalité entre les deux clubs l'ont prouvé, la forme du moment ne compte pas. Et d'ailleurs, le résultat en Coupe du Roi mercredi ne préjuge pas de l'issue du second choc samedi en Liga, où le Barça (1er, 57 pts) peut définitivement distancer le Real (3e, 48 pts)... ou au contraire le relancer.
Comme pour tous les clasicos, l'avant-match a été dominé par ces sempiternelles polémiques dont l'Espagne est si friande: Solari a jugé "hilarant" le calendrier qui offrait 24h de repos en plus au Barça avant mercredi. Et la presse catalane s'est agacée du penalty litigieux concédé au Real dimanche contre Levante (2-1) après recours à l'arbitrage vidéo (VAR).
Voilà le décor planté. Deux des meilleures équipes de la planète foot vont jouer leur destin sur deux matches à quitte ou double, avec environ 600 millions de téléspectateurs attendus à chaque fois. "Un match qui fige le temps", aux yeux de Clément Lenglet.
Et la rencontre de clubs la plus suivie au monde promet du grand spectacle: 3,3 buts par rencontre en moyenne. "Ce match fait toujours de l'Espagne la capitale mondiale du football", a prévenu Solari.
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