Le tribunal "a renvoyé l'affaire à un mois" pour rechercher des solutions et "officiellement annulé" le projet de reprise par Altifort, le groupe franco-belge qui s'est montré incapable de réunir les fonds nécessaires à cette reprise, a-t-il précisé à l'issue de l'audience.
Cela signifie "la continuation du redressement judiciaire qui n'avait pas cessé (...) dans une logique de recherche de repreneur", a poursuivi Me Brémond, ajoutant: "On sait tous qu'il y a des pistes, on sait tous que c'est difficile".
Précisant qu'une nouvelle audience se tiendrait le 27 mars, l'avocat a estimé que ce nouveau délai permettrait "à la fois de valider qu'il y a des marques d'intérêt sérieuses, et il y en a, sans aller trop loin car les salariés sont fatigués".
"Ils se sont battus depuis de nombreux mois pour cette entreprise et on ne peut pas les emmener dans l'inconnu pendant trop longtemps", a-t-il observé.
Mardi, lors d'une réunion à Bercy entre les différents acteurs du dossier, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait demandé à Altifort de "se retirer de toute possibilité de reprise d'Ascoval".
Cinq jours plus tôt, Altifort, qui devait reprendre l'usine le 1er février, avait créé la surprise en reconnaissant ne pas avoir obtenu "les financements externes" nécessaires.
Après ce revers, l'Etat a affirmé mardi se donner un mois pour trouver un autre repreneur.
Créée en 1975 par Vallourec et devenue Ascoval en 2017, l'aciérie de Saint-Saulve, qui emploie 281 salariés, attend un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février 2018 du groupe Asco Industries, auquel le sidérurgiste Vallourec avait cédé 60% de l'usine, tout en conservant 40% des engagements de commandes.
Mi-décembre, le tribunal de Strasbourg avait mis fin à un interminable suspense en validant la reprise de l'usine par Altifort. Ce dernier avait alors promis de débloquer 35 millions d'euros pour l'opération, aux côtés de 47 millions d'euros de fonds publics engagés "sous forme de prêt".
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