Durant près de quatre mois, la région Normandie a expérimenté un nouveau type d'autocar pour le ramassage scolaire et plusieurs lignes départementales en Seine-Maritime et dans le Calvados. Un bus 100 % électrique qui n'émet aucune pollution atmosphérique. Ce mardi 26 février 2019, c'était l'heure du bilan pour ce mode de transport écolo. Un bilan que la région juge "très positif".
Bilan très positif de l'expérimentation d'un car électrique sur plusieurs lignes normandes : réduction des émissions de CO2, de NOx et de particules fines, confort sonore exceptionnel à bord. La @RegionNormandie s'engage dans la #TransitionEnergetique @NdieConquerante @HdeLaBatie pic.twitter.com/RFGmVZqPQX
— JB Gastinne (@JBGastinne) 26 février 2019
Plébiscite pour les usagers et les conducteurs
Durant l'expérimentation, l'avis de près de 350 usagers transportés a été recueilli. 90 % d'entre-eux ont été agréablement surpris par le confort sonore qu'un bus électrique peut apporter. Avec également moins de vibrations à l'intérieur, 88 % ont apprécié la qualité de vie à bord. Au final, les usagers ayant pris ce bus lui ont mis la note de 8,2/10.
Même son de cloche chez les conducteurs qui peuvent parfois rester près de huit heures assis derrière leur volant. Pour eux aussi, l'absence de vibrations est très appréciable. Ils ont aussi noté que le moteur électrique permet une souplesse dans les accélérations et les freinages, un vrai plus pour eux.
Un bilan écologique biaisé
Coté écologie aussi, la région présente un bilan très positif. Les chiffres parlent d'eux mêmes : après avoir parcouru près de 8000 km, ce bus a permis d'économiser 1 kg d'oxyde d'azote (gaz responsable de l'acidification de l'atmosphère) et 8g de particules. En faisant rouler cet autocar, la région a permis d'éviter l'émission de plus de trois tonnes de CO2 (principal gaz à effet de serre). Un gain environnemental non négligeable.
Mais il y a un "mais", ce bilan chiffré ne prend pas en compte le bilan carbone de la fabrication de cet autocar. Un problème de taille quand on sait que la très grande majorité des pièces de ce bus viennent de Chine.
Les batteries "made in china" de l'autocar - Charles de Quillacq
En effet, c'est YUTONG un constructeur chinois spécialisé dans l'électrique qui a fabriqué cet autocar. Seul l'assemblage final de l'engin se fait en France. De quoi se poser des questions sur le bilan carbone réel de cette expérimentation.
Mais Julien Bahri commercial de la société française qui distribue le véhicule en France reprend la balle au bond : "je suis d'accord pour calculer le bilan carbone total de ce véhicule, mais qu'on fasse la même chose pour tout le monde et qu'on mette en place des règles de calcul du puits à la roue… Parce qu'aujourd'hui personne n'a le même puits ni la même roue !" (ci-dessous l'intégralité de la réponse)
Julien Bahri sur le bilan carbone de l'autocar
En ligne de mire, le renouvellement de la flotte
Cette expérimentation revêt un enjeu économique important. En effet depuis 2015, le transport par autocar chapeauté auparavant par les départements est passé entre les mains de la région. Le parc des véhicules vieillissant, la région s'apprête à effectuer d'importantes commandes à l'horizon 2020.
Sans donner de chiffre, Jean-Baptiste Gastinne (vice-président de la région en charge des transports) l'a évoqué : "Nous sommes décidés à aller dans cette direction et à favoriser l'acquisition de bus électriques". L'élu regrette tout de même que ce genre de véhicule soit impossible à construire en France ou en Europe à l'heure actuelle.
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