Le président du conseil européen Donald Tusk a précisé lundi qu'il avait discuté avec Mme May du "contexte juridique et procédural d'une possible extension" du délai, lors d'une rencontre avec la Première ministre en marge du sommet UE-Ligue arabe à Charm el-Cheikh (est de l'Egypte).
"Je pense que, compte tenu de la situation dans laquelle nous nous trouvons, un délai supplémentaire serait une solution rationnelle", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à l'issue de deux jours de sommet.
L'UE et ses 27 autres membres ont jusqu'à présent douché les efforts de Mme May visant à ouvrir de nouveau les négociations sur le Brexit conclues en novembre dernier avec le gouvernement britannique.
Dimanche, lors de la conférence de presse, M. Tusk a affirmé avoir dit à Mme May que "quel que soit le scénario, les 27 montreront un maximum de compréhension et de bonne volonté".
Mais la Première ministre britannique estime pouvoir éviter le scénario d'un délai supplémentaire, a-t-elle indiqué lors d'une conférence de presse à Charm el-Cheikh.
"J'ai un vrai sentiment, sur la base des réunions que j'ai eues ici et des conversations que j'ai eues ces derniers jours que nous pouvons parvenir à cet accord", a-t-elle déclaré à la presse.
Provoquant une levée de boucliers au Royaume-Uni, Mme May a différé dimanche "d'ici au 12 mars" un vote des députés britanniques sur l'accord de Brexit. Elle affirme vouloir se donner plus de temps pour tenter de renégocier le texte avec Bruxelles avant la date-butoir actuelle du 29 mars.
Outre l'opposition et les députés europhiles, Mme May s'est aussi attiré les critiques des milieux économiques britanniques. "Chaque jour sans accord signifie moins d'investissements et moins d'emplois créés", a déploré Josh Hardien, directeur général adjoint du CBI, principale organisation patronale britannique.
"Bons progrès"
Elle avait précédemment indiqué se laisser jusqu'à ce mardi pour trouver une issue sur le Brexit.
Mme May, qui a participé au sommet de Charm el-Cheikh, a eu plusieurs échanges sur la question avec ses partenaires européens dimanche et lundi, dont la chancelière allemande Angela Merkel.
Outre M. Tusk, elle a également rencontré Jean-Claude Juncker, le président de la commission européenne, une institution en charge des négociations avec le Royaume-Uni.
Au cours de la conférence de presse lundi, ce dernier a simplement assuré: "nous faisons de bons progrès".
Depuis le rejet massif de l'accord de divorce par les députés britanniques en janvier, Theresa May tente de renégocier avec Bruxelles une nouvelle version du texte susceptible de rallier une majorité parlementaire. Sans succès jusqu'à présent.
Elle souhaite obtenir des "changements contraignants" au "filet de sécurité" (ou "backstop" en anglais), une disposition décriée au Royaume-Uni censée garder ouverte la frontière en Irlande après le Brexit.
Londres veut que le "backstop" soit limité dans le temps, ou bien veut être autorisé à y mettre fin de façon unilatérale.
Après deux ans de négociations difficiles, le gouvernement britannique reste plus divisé que jamais divisé sur le Brexit.
Mme May espère que si le texte est modifié dans ce sens, les parlementaires britanniques réticents vont soutenir le nouveau texte.
Lundi, M. Tusk a estimé que le choix relatif au Brexit se situait actuellement entre "un Brexit chaotique ou une prolongation (du délai)". Selon lui, il est "absolument clair" qu'il n'y a aucune majorité au Parlement britannique pour l'accord de Mme May.
Selon la dirigeante britannique, son équipe sera de retour à Bruxelles mardi pour la suite des négociations.
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