La mobilisation en ce premier jour de semaine devrait toutefois être moindre que vendredi, jour de week-end et de prière. Ce jour-là, des dizaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue, notamment à Alger, où les manifestations sont pourtant strictement interdites, répondant à des appels lancés par des anonymes sur les réseaux sociaux.
Fondé en juin 2018 pour s'opposer à un 5e mandat annoncé, le mouvement "citoyen" Mouwatana, composé d'intellectuels (partis d'opposition, militants associatifs, journalistes, avocats...), peine en outre traditionnellement à mobiliser au-delà de son milieu d'origine, selon des observateurs.
La tenue de nouveaux rassemblements, dans un pays où les manifestations de masse vendredi ont marqué les esprits, constitue toutefois un test, à moins de deux mois de la présidentielle.
Un important dispositif policier a ainsi été déployé dimanche matin dans le centre de la capitale, où Mouwatana a appelé à se rassembler, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Pour le reste, les rues du centre d'Alger connaissaient leur effervescence habituelle, et les commerces étaient ouverts normalement, d'après les mêmes sources.
"Maintenir la pression"
"Nous ne nous attendons pas à une grande foule car c'est un jour de semaine, mais le but est de maintenir la pression contre ce pouvoir", a expliqué à l'AFP le coordinateur de Mouwatana, Sofiane Djilali, qui s'était déjà opposé au 4e mandat de M. Bouteflika en 2014.
Il a indiqué avoir choisi la date de ce dimanche car il était envisagé -sans que ce soit confirmé officiellement- que M. Bouteflika, affaibli par un AVC dont il a été victime en 2013 et qui n'apparaît que rarement en public, inaugure la Grande Mosquée d'Alger et un nouveau terminal aéroportuaire.
La présidence a finalement annoncé que le chef de l'Etat, 81 ans, s'envolerait dimanche à destination de Genève pour un "court séjour afin d'y effectuer des contrôles médicaux périodiques".
"Nous allons voir comment cela va se passer. Le vendredi c'était (une mobilisation) populaire. Mouwatana, c'est un peu plus élitiste", a expliqué le sociologue algérien Nacer Djabi, qui a signé en mai avec d'autres intellectuels une lettre à M. Bouteflika, l'invitant à renoncer à un 5e mandat.
"Dans le calme"
Mouwatana avait "lancé un appel à la mobilisation contre le 5e mandat pour déclencher quelque chose. Ce déclenchement a eu lieu avec les manifestations de vendredi", a de son côté fait valoir Habib Brahmia, un autre responsable de Mouwatana.
Au pouvoir depuis 1999, M. Bouteflika a mis fin le 10 février à des mois d'interrogations sur ses intentions, en annonçant dans une "lettre à la Nation" qu'il briguerait un 5e mandat lors de la présidentielle du 18 avril.
Dans son message du 10 février, il a devancé les critiques sur son état de santé, qui selon certains de ses opposants le rend inapte à gouverner.
"Bien sûr, je n'ai plus les mêmes forces physiques qu'avant (...) mais la volonté inébranlable de servir la Patrie ne m'a jamais quitté et elle me permet de transcender les contraintes liées aux ennuis de santé", a-t-il écrit.
Mouwatana a appelé les habitants d'Alger à se rassembler dans "le calme" à la mi-journée sur la Place Audin, au coeur de la capitale, et dans les autres région en face des sièges des wilayas (préfectures).
Les réseaux sociaux ont également relayé ces derniers jours des appels à une "marche des étudiants" contre le 5e mandat, le 26 février, partout en Algérie.
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