"Attention Venezuela: nous annonçons officiellement QU'EST ENTRE le premier chargement d'aide humanitaire depuis notre frontière avec le Brésil. C'est un grand succès, Venezuela!" a-t-il indiqué sur Twitter.
Tôt samedi, deux camions transportant quelque huit tonnes d'aide humanitaire ont quitté une base aérienne de Boa Vista (nord du Brésil) vers Pacaraima à la frontière avec le Venezuela à 215 km de là, ont annoncé les organisateurs du convoi.
Peu avant, Juan Guaido, 35 ans, reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays, avait annoncé devant la presse le départ imminent d'un convoi depuis la Colombie: "L'aide humanitaire est en ce moment même en route pour le Venezuela, de manière pacifique et tranquille, pour sauver des vies", a-t-il lancé depuis la ville frontalière de Cucuta.
"du bon côté de l'histoire"
Défiant le leader chaviste, M. Guaido avait bravé vendredi un ordre judiciaire lui interdisant de quitter le territoire national, affirmant que l'armée, pilier du régime chaviste, avait "participé" à cette opération.
L'opposant avait fixé samedi comme date butoir pour l'entrée au Venezuela des vivres et des médicaments, essentiellement fournis par les Etats-Unis. Pour bloquer leur entrée, Caracas a ordonné la fermeture vendredi des trois principaux ponts frontaliers. Un quatrième, celui de Tienditas, est bloqué avec des conteneurs par l'armée depuis début février.
"L'appel aux forces armées est très clair: bienvenus du bon côté de l'histoire, bienvenus les militaires qui aujourd'hui se mettent du côté de la Constitution", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse, en référence notamment à cinq soldats de la Garde nationale bolivarienne qui ont déserté samedi et franchi la frontière colombienne, selon le service migratoire colombien.
Plusieurs heurts ont éclaté pourtant, sans faire de victimes, quand les militaires vénézuéliens ont voulu disperser des centaines de manifestants exigeant aux frontières le libre passage des convois humanitaires: faisant usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc, les soldats ont dispersé la foule dans la ville de San Antonio del Tachira, pour empêcher plusieurs centaines de personnes de se diriger vers le Pont Simon Bolivar, principal passage piéton entre la Colombie et le Vénézuela.
D'autres incidents avaient également éclaté le matin contre une foule vêtue de blanc en grande majorité, massée sur le pont Francisco de Paula Santander u peu plus au nord, qui matérialise la frontière entre Cucuta, côté colombien et la localité d'Ureña, côté vénézuélien.
"Entrez du bon côté de l'histoire", clamait une des pancartes brandie par les manifestants. "Je suis venu apporter mon grain de sable à la lutte. C'est un moment historique, les militaires vont céder, j'ai confiance" a affirmé sur place à l'AFP Neyerson Cisneros, un psychologue de 29 ans.
Au moins deux manifestants ont été arrêtés, selon les équipes de l'AFP.
"Yankee Go Home"
Les deux leaders vénézuéliens concurrents ont simultanément appelé leurs partisans à descendre dans les rues de Caracas samedi, Guaido pour exiger le libre passage de l'aide, Maduro pour dénoncer ce qu'il considère comme une "tentative d'intervention militaire".
Vêtus de rouge et brandissant des drapeaux aux couleurs nationales - bleu, rouge, jaune - des centaines de partisans de M. Maduro défilent en affirmant que "90% de la population refuse une intervention des Etats-Unis". "Maduro, le peuple est avec toi" crie la foule. "Yankee Go Home" exige le tee-shirt d'un jeune homme.
Outre la fermeture des grands ponts avec la Colombie et celle de la frontière terrestre avec le Brésil, M. Maduro a également suspendu les liaisons avec l'île néerlandaise de Curaçao, autre point de stockage de l'aide, tandis qu'ils avait ordonné jeudi la fermeture de la frontière avec le Brésil.
M Guaido, arrivé par surprise en Colombie, n'a pas précisé quand ni comment il comptait regagner le Venezuela, où il risque d'être arrêté pour avoir violé l'interdiction de sortie décrétée par la justice fidèle au régime.
Le rôle des militaires apparait plus que jamais déterminant. Le président colombien Ivan Duque, qui condamne "la dictature" de Maduro, et son homologue chilien Sebastian Piñera ont appelé les militaires à rejoindre le "juste côté de l'Histoire" en permettant l'entrée de l'aide.
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