Il a semblé mettre en cause le respect par la commission d'enquête du Sénat de la "séparation des pouvoires" législatif et exécutif, se disant "un peu surpris car, traditionnellement, la séparation des pouvoirs, fait qu'il n'appartient pas ni à l'Assemblée nationale, ni au Sénat de se prononcer sur l'organisation interne de la présidence de la République".
Lors d'une déclaration sur le perron de Matignon, il a jugé "incompréhensibles et souvent injustes" les "recommandations ou formulations" de la commission concernant "des fonctionnaires qui travaillent auprès du président de la République".
"Je peux témoigner de ce que le secrétaire général de l'Élysée (Alexis Kohler, NDLR) notamment est un grand serviteur de l'État", a-t-il souligné, avant de préciser: "c'est la raison pour laquelle je ne saisis pas très bien la portée de ces remarques".
Outre Alexis Kohler, le Sénat a mis nommément en cause le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron Patrick Strzoda et le général de brigade de gendarmerie Lionel Lavergne qui commande le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR).
Insistant en outre sur "le principe de séparation des pouvoirs", M. Philippe a noté qu'"en la matière, la commission d'enquête sénatoriale du Sénat et le Sénat ont choisi de se livrer à une appréciation qui est très politique". "Je n'en suis pas surpris, mais comme j'ai un attachement très vif et très grand au principe de séparation des pouvoirs, j'en suis un peu déçu", a-t-il souligné.
Evoquant le travail de la justice "saisie de cette affaire qui part d'une dérive personnelle", il a aussi remarqué que la séparation des pouvoirs, "là encore, implique que le Parlement ou le gouvernement ne se saisissent pas du fonctionnement interne ou du déroulement interne d'une procédure judiciaire".
"J'observe avec beaucoup de rigueur ce principe, je crois que chacun peut l'observer: l'exécutif, le Parlement, doivent respecter l'indépendance du pouvoir judiciaire", a-t-il insisté, alors que les sénateurs ont demandé au Bureau du Sénat de saisir le ministère public de ce qui pourrait constituer selon eux des "faux témoignages" d'Alexandre Benalla et son ami Vincent Crase devant eux.
La ministre de la Justice, Nicolas Belloubet, a déploré mercredi que "beaucoup des préconisations concernent l'organisation interne de l'Élysée", selon elle en contradiction avec ce principe. La majorité a également fustigé jeudi la "torpille politique" lancée par les sénateurs avec leur rapport.
Les auteurs du rapport ont à maintes reprises, et mercredi encore lors de sa publication, souligné l'attention qu'ils ont porté tout au long de leurs travaux selon eux au respect du principe de séparation des pouvoirs.
A LIRE AUSSI.
L'affaire Benalla, le "sparadrap" de Macron
Affaire Benalla: l'heure de vérité au Sénat
Après le juge, Benalla attendu de pied ferme par les sénateurs
Affaire Benalla: le très attendu rapport d'enquête du Sénat présenté mercredi
Alexandre Benalla de retour en garde à vue dans l'affaire de ses passeports
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.