Moins d'un an après avoir été réélu pour un quatrième mandat avec un score sans précédent en près de 20 ans de pouvoir, le président russe voit sa cote de confiance dégringoler à ses plus bas niveaux depuis l'annexion de la Crimée en 2014, sous l'effet d'un très impopulaire relèvement de l'âge de la retraite et d'une hausse de la TVA au 1er janvier.
Alors qu'il avait consacré une grande partie de sa précédente adresse aux députés et sénateurs aux nouvelles armes "invincibles" de la Russie, il a prévenu dès l'ouverture de son discours vouloir se concentrer sur les questions économiques et sociales, s'attardant sur les familles, le système de santé ou l'éducation.
"Il ne faut pas attendre mais améliorer la situation dès maintenant. (...) Dès cette année (les Russes) doivent sentir une amélioration", a insisté Vladimir Poutine.
Il s'est longuement attardé sur la situation des familles, présentées comme la "carcasse morale" du pays, alors que la Russie peine à sortir de la crise démographique entamée après l'effondrement de la chute de l'URSS et que la population a récemment recommencé à chuter.
"Plus d'enfants, moins d'impôts", a résumé le président, promettant des aides pour les familles nombreuses, notamment pour la naissance d'un troisième enfant.
Si la Russie est sortie de la récession de 2015-2016, le pouvoir d'achat reste orienté à la baisse et les revenus de la population restent très bas, d'où la colère qui a suivi l'annonce de la réforme des retraites et le passage de la TVA de 18% à 20%.
Selon le centre indépendant Levada, la cote d'approbation de Vladimir Poutine était de 64% en janvier, son plus bas niveau depuis l'annexion de la Crimée il y a tout juste cinq ans, contre encore 80% au moment de sa réélection il y a moins d'un an.
Selon d'autres sondages récents du même organisme, 55% le jugent personnellement "responsable" des problèmes de leur pays et la proportion de Russes pessimistes sur la situation du pays (45%) dépasse celle de ces optimistes pour la première fois depuis fin 2013.
"Trop" de pauvres
Pour soutenir l'activité économique, le gouvernement a dévoilé début février son plan de plus de 340 milliards d'euros avec de grands projets d'infrastructures. Mais la croissance devrait ralentir cette année et les revenus de la population étaient encore orientés à la baisse en janvier.
"La pauvreté écrase littéralement les gens (...) 19 millions de personnes vivent aujourd'hui en dessous du seuil de pauvreté. C'est trop", a indiqué le président, affirmant qu'un "contrat social" pourrait être mis en place pour soutenir la population dans le besoin.
"D'ici cinq ans, environ 9 millions de personnes pourront bénéficier d'un tel soutien", a-t-il précisé.
Outre les familles nombreuses, Vladimir Poutine a annoncé des mesures pour les retraités aux revenus les plus faibles, dont les pensions représentent à peine le minimum vital, pour limiter les hausses de certaines taxes.
Ce discours du président russe devant les députés et sénateurs russes est sa première depuis sa réélection haut la main en mars 2018, pour un quatrième mandat qui s'achève en 2024 et censé être son dernier, selon la Constitution.
Deux semaines avant la présidentielle, le dernier discours devant les deux chambres du Parlement avait déjà été marqué par des promesses de hausse du niveau de vie mais aussi par l'énumération, pendant plus d'une heure, des capacités des nouvelles armes "invincibles" de la Russie sur fond de tensions toujours plus vives avec les Occidentaux.
Du conflit syrien à l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal en Angleterre en passant par l'annexion de la Crimée, la multiplication des crises Est-Ouest avait jusqu'à présent soudé les Russes autour de leur président, réélu avec 76,7% des voix.
Après 40 minutes de discours, Vladimir Poutine n'avait pas évoqué mercredi les sujets internationaux.
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