D'un côté, l'Atlético a cassé sa tirelire ces derniers mois pour retenir son attaquant Antoine Griezmann et son entraîneur Diego Simeone. De l'autre, la Juve a frappé un grand coup l'été dernier en attirant le quintuple Ballon d'Or Cristiano Ronaldo.
C'est l'heure du retour sur investissements pour les deux clubs, qui ne cachent pas leurs ambitions européennes après avoir chacun disputé, et perdu, deux finales de C1 ces cinq dernières années: 2014 et 2016 pour les "Colchoneros", 2015 et 2017 pour les "Juventini".
"Ce pourrait être une finale de Ligue des champions", a ironisé l'avant-centre Alvaro Morata, ancien de la Juve qui a rejoint l'Atlético cet hiver.
Problème: il y aura forcément un perdant à l'issue du match retour, le 12 mars à Turin. Donc un accident industriel, en particulier si c'est l'Atlético, dont les finances semblent bien moins solides et dont le nouveau stade Metropolitano accueillera la finale le 1er juin.
"Comment ne pas nourrir cet espoir quand la finale se joue dans ton propre stade, ce qui est la plus belle chose du monde ?", a résumé Simeone.
Atlético et Juve n'ont pas lésiné
Depuis sa nomination en 2011, l'entraîneur argentin a tout gagné avec l'Atlético. Tout, sauf la plus belle, la Ligue des champions. Et c'est pour cet objectif que "El Cholo" vient de prolonger son contrat jusqu'en 2022, avec un salaire mirobolant de l'ordre de 20 millions d'euros par an selon la presse.
Soit à peu près ce que gagne Griezmann depuis qu'il a prolongé jusqu'en 2023 l'été dernier, devenant le joueur le mieux payé de l'histoire du club. "Je joue un rôle clé dans ce projet, et cela m'aide", a commenté le Français sur le site internet de l'UEFA. "Je donnerai tout pour faire grandir le club au maximum."
Grandir, à ce stade, veut dire offrir sa première C1 à l'Atlético.
De son côté, la Juve n'a pas lésiné non plus: l'été dernier, elle a payé environ 100 millions d'euros au Real Madrid pour le transfert de Ronaldo, à qui elle verse 31 millions d'euros par an.
Là aussi, l'ambition est limpide: "CR7", quintuple vainqueur de la C1, doit permettre à la "Vieille Dame" de décrocher sa troisième couronne européenne, la première depuis 1996.
Faux jumeaux
L'été dernier, le président Andrea Agnelli avait été clair: "Nous sommes passés du rêve à l'objectif".
Ronaldo, meilleur marqueur de l'histoire de la C1 (121 buts), s'est rapidement acclimaté dans le Championnat d'Italie, dont il domine déjà le classement des buteurs. Au point que son entraîneur Massimiliano Allegri a été contraint de tempérer les attentes médiatiques.
"C'est vous qui êtes obsédés par la Ligue des champions", a osé le technicien italien. "On joue contre une équipe très dure, qui a fait deux finales de Ligue des champions en cinq ans. Il y a sept ou huit équipes qui ambitionnent d'aller en demi-finales et qui en ont les moyens. Le problème, c'est qu'il n'y en a que quatre qui iront."
Dans cette course aux honneurs, Atlético et Juventus font d'ailleurs figure de faux jumeaux.
Certes, la Juventus a de meilleurs revenus (394,9 millions d'euros selon le cabinet Deloitte) que l'Atlético (304,4 millions d'euros). Mais les deux équipes ont des identités de jeu assez proches: la solidité défensive et le réalisme offensif.
"(La Juventus) est un club qui vise le trophée et si on veut atteindre la finale, on va devoir passer", a résumé Griezmann. "Ce seront deux matches tactiques. Peut-être pas les plus beaux à voir à la télé, mais ce sera du très haut niveau."
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