"Des cirques, oui. Avec animaux, non !" C'est avec ce genre de slogans, écrits sur des pancartes, qu'une vingtaine de manifestants s'est réunie dans l'après-midi du mardi 19 février 2019 sur le parvis de l'hôtel de ville de Rouen (Seine-Maritime). Dans leur viseur ? Le cirque Arlette Gruss, qui s'est installé sur l'esplanade Saint-Gervais pour une dizaine de jours. Mais ce n'est pas anodin si le rendez-vous a été donné sous les fenêtres du conseil municipal.
Entre les deux camps, la Ville ne tranche pas
"Comme on sait que c'est le maire qui aura le dernier mot, il faut d'abord le toucher lui", explique Christelle Calesse, qui gère la page Facebook Non aux cirques avec animaux à Rouen, à l'initiative de ce rassemblement. Malgré une première pétition restée sans réponse, le collectif espère un arrêté municipal pour interdire le recours aux animaux de cirque.
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"Il y a des villes qui ont pris ce genre d'arrêté, mais ils sont attaqués par la profession circassienne car ce n'est pas illégal. C'est risquer d'être retoqué par le tribunal administratif, car les villes n'ont pas de moyens juridiques pour les interdire", confie Fabien Grousselle, qui travaille dans le service en charge du dossier des cirques à la Ville. Les communes attendent donc de l'État qu'il tranche cette question. À Rouen, la Ville estime qu'elle fait tout de même tout son possible. "Mais nous nous concentrons surtout sur la sécurité des infrastructures, pour les animaux on ne fait pas de contrôle. On travaille avec des cirques sérieux, qui sont renommés sur le plan national", poursuit Fabien Grousselle. À savoir Medrano, Amar et Gruss.
Le cirque Arlette Gruss doit rester sur l'esplanade Saint-Gervais jusqu'au 24 février. - Aurélien Delavaud
Ce dernier affirme de son côté que tout est fait pour le bien-être animal. "On comprend les revendications des opposants, mais il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier, regrette Rémy Becuwe. En France, nous sommes les seuls à avoir le Big top label décerné par le Parlement européen. Pour ça, ils nous ont audité à l'aveugle pendant trois ans sur plein de points, dont les animaux." Pour ce responsable du cirque Gruss, le débat persistera tant que le moindre animal foulera la piste. Une version que semble corroborer Christelle Calesse. "Si certains cirques se sont tournés vers les jongleurs ou les clowns, c'est que c'est faisable ! Si certains n'exploitent pas les animaux, c'est qu'on peut le faire", conclut-elle.
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