"Je serai à 18H15 au Mémorial de la Shoah pour rappeler la morsure dans notre histoire et pour dire ce qu'est la République et rappeler ce qu'est l'antisémitisme, la négation de ce qui est la République et la France", a déclaré le chef de l'Etat devant la presse.
M. Macron s'exprimait peu avant l'annonce de la profanation d'"environ 80 tombes" du cimetière juif de Quatzenheim, en Alsace, la préfecture du Bas-Rhin condamnant "avec la plus grande fermeté" un "acte antisémite odieux".
Gérard Larcher (LR) et Richard Ferrand (LREM) avaient annoncé plus tôt qu'ils iraient se recueillir au Mémorial de la Shoah, en plein centre de Paris, dans "un geste symbolique" pour "exprimer leur solidarité à la communauté juive de France" et "réaffirmer leur attachement aux valeurs de la République.
"Je veux redire qu'à chaque fois qu'un Français, parce qu'il est Juif, est insulté, menacé ou pire, blessé ou tué, c'est la République qui l'est, et il n'appartient pas aux Juifs de se défendre mais à la République de se défendre", a ajouté Emmanuel Macron à l'issue d'un entretien avec la présidente de Géorgie, Salomé Zourabichvili, à l'Elysée.
Il a confirmé qu'il ne se rendrait pas au rassemblement prévu à Paris en réaction à la multiplication d'actes antisémites en France. "C'est une bonne chose que les partis politiques (...) se rejoignent", selon lui.
Emmanuel Macron s'exprimera sur le sujet au cours du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives (Crif) mercredi soir. "J'aurai à dire les actes que nous souhaitons prendre", a-t-il précisé.
Il s'est prononcé contre la pénalisation de l'antisionisme, une proposition émanant de députés membres du groupe d'études de l'Assemblée nationale sur l'antisémitisme.
"Je ne pense pas que pénaliser l'antisionisme soit une solution", a-t-il déclaré. "Mais je confirme que ceux qui, aujourd'hui dans le discours, veulent la disparition d'Israël sont ceux qui veulent s'attaquer aux Juifs. Je pense néanmoins que lorsqu'on rentre dans le détail, la condamnation pénale de l'antisionisme pose d'autres problèmes".
"Ce que nous aurons à faire tous, pas simplement aujourd'hui, dans les jours, les semaines, les années qui viennent, c'est faire République, c'est-à-dire être ensemble", a souligné le chef de l'Etat. "Faire République c'est éduquer, former, mais c'est être, chacun dans sa conscience, la plus profonde, et dans son rapport à l'autre, respectueux des valeurs qui nous ont fait et nous tiennent ensemble".
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