Autour d'un pré verdoyant du village de Longjia, dans la province du Guizhou, des curieux vêtus de parkas s'agglutinent sur les pentes des alentours, smartphones en main, pour assister à la Fête des fleurs ("Tiaohuajie").
Des dizaines de femmes et de fillettes vêtues de robes colorées dansent et jouent du tambourin à l'occasion de cette célébration organisée tous les ans pour le dixième jour de l'année lunaire -- l'Année du Cochon a débuté le 5 février.
Dans ces montagnes recouvertes d'une brume blanche tenace, les longues tenues bariolées des danseuses offrent un contraste saisissant: leurs broderies sont incroyablement fines avec des petites fleurs roses et blanches, des frises géométriques, ou des bandes oranges ou noires.
Mais le clou du spectacle sont leurs énormes coiffes noires, en forme de cornes d'animaux épaisses, et réalisées avec un mélange de laine, de ficelle, et de cheveux de leurs aïeules décédées. Le tout est fixé autour de véritables cornes et noué avec une sorte d'écharpe blanche.
"C'est très spécial d'être au coeur de l'attention du public comme ça. J'éprouve aussi une certaine fierté", confie en souriant Yang Yunzheng, une jeune fille de 16 ans.
"Cette tradition perdure. On organise cette fête tous les ans, lors de laquelle on porte ces coiffes. Cela ne change pas avec la modernisation", explique-t-elle.
Sur les 1,4 milliard de Chinois, neuf millions font partie de la minorité ethnique des Miao, concentrée dans le sud-ouest du pays. Parmi ces derniers, un sous-ensemble d'environ 5.000 personnes habitant 12 villages isolés du Guizhou font partie des "Miao à longues cornes".
Leurs coiffes sont transmises de génération en génération et sont portées en de multiples occasions, notamment afin d'honorer les ancêtres et de préserver les particularités ethniques dans une société de plus en plus modernisée.
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