"Il y a toujours de nombreux civils à l'intérieur" du confetti d'un kilomètre carré encore tenu par l'EI "et c'est une surprise de taille pour nous", a indiqué à l'AFP, Adnane Afrine, porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS) sur le terrain.
Cette alliance de combattants arabes et kurdes dirige la campagne au sol avec l'aide de la coalition internationale antijihadistes menée par Washington. "Des centaines de civils continuent de fuir et ceux qui ont pu s'échapper racontent que l'EI les utilise comme boucliers humains, en tuant certains pour décourager les autres de fuir", a affirmé à l'AFP un porte-parole de cette coalition, le colonel Sean Ryan.
Les civils, principalement les femmes et les enfants de jihadistes syriens et étrangers, sont coincés dans le village de Baghouz et ses alentours, une zone désertique aux confins orientaux de la Syrie.
"Nous ne nous attendions pas à un tel nombre (...) c'est pour cela que (l'opération) a été ralentie", a reconnu M. Afrine. "Nous sommes aujourd'hui revenus sur les mêmes positions que celles que nous avions il y a une semaine", a-t-il ajouté.
Etrangers jusqu'au-boutistes
Vendredi, Donald Trump avait laissé entendre une victoire imminente en déclarant: "Nous avons beaucoup d'annonces formidables en lien avec la Syrie et avec notre succès dans l'éradication du califat et cela sera annoncé dans les 24 heures".
Mais sur le terrain, les porte-parole des FDS interrogés par l'AFP ont refusé de commenter ces déclarations sur une fin dans les 24 heures du pseudo-Etat de l'EI proclamé en 2014 sur des zones vastes comme la Grande-Bretagne à cheval en Irak et en Syrie et dont il ne reste plus aujourd'hui qu'un lambeau de territoire.
Depuis le lancement en décembre de l'offensive des FDS pour éradiquer la dernière poche de ce "califat" synonyme de terreur, près de 40.000 civils ont fui la zone des combats.
Parmi eux de nombreux membres des familles de jihadistes, dont des Français, des Allemands, des Russes, des Ukrainiens et de nombreux Irakiens, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Il y a une scission entre les combattants jihadistes locaux et étrangers sur le terrain. Les jihadistes locaux veulent abandonner tandis que les étrangers empêchent toute reddition", a indiqué à l'AFP M. Afrine.
Parmi les combattants de l'EI encore présents dans la poche de l'EI, il y a encore des "Irakiens, des Turcs et des Européens" dont des Français, ainsi que des Egyptiens et des Libyens, selon ce porte-parole des FDS.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les FDS continuent de passer au peigne fin les vergers des alentours de Baghouz "à la recherche de combattants de l'EI dissimulés dans des tunnels".
En finir avec les tunnels
"La présence de l'EI est maintenant limitée à ces combattants dans les tunnels", a indiqué l'OSDH. Environ 440 jihadistes se sont rendus au cours des deux derniers jours, selon cette ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre, mais ce chiffre n'a pas pu être confirmé auprès des FDS.
"Nous sommes en train de voir comment en finir avec ces tunnels, soit les sceller soit les faire exploser", a expliqué M. Afrine.
Le porte-parole des FDS a par ailleurs affirmé que certains membres de cette force arabo-kurde avaient été pris "en otage" par les jihadistes mais il n'a pas pu donner de chiffre.
Les personnes sortant du réduit jihadiste sont fouillées et interrogées à la recherche de jihadistes potentiels. Les civils sont ensuite envoyés dans des camp de déplacés dans le nord de la Syrie.
Les FDS ont précisé qu'elles tentaient également d'identifier les jihadistes morts. "Nous prenons ces empreintes et les comparons avec les archives afin de voir d'où ils viennent", selon M. Afrine.
Le commandant des artilleurs français appuyant les forces kurdes et arabes engagés dans la lutte contre l'EI a affirmé dans un article que la victoire aurait pu être obtenue plus vite et avec moins de destructions si les Occidentaux avaient engagé des troupes au sol.
La bataille contre l'EI n'est qu'un des front de la guerre en Syrie qui a éclaté en 2011 après la répression par le régime de manifestations prodémocratie. Ce conflit s'est complexifié avec l'implication de groupes jihadistes et a fait plus de 360.000 morts.
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