"On veut dire qu'on divorce complètement des Américains: on a pris trop d'occupation aux mains des Etats-Unis, on n'en peut plus", a expliqué Bronson, un manifestant du petit groupe ayant incendié le drapeau.
Selon les quelque 200 participants au rassemblement, l'ancien président haïtien Michel Martelly et son poulain, l'actuel chef de l'Etat Jovenel Moïse, ont été placés au pouvoir par les Etats-Unis.
Washington a annoncé jeudi soir le rappel de ses diplomates non essentiels et de leurs familles basés en Haïti et a exhorté les Américains à ne pas s'y rendre. Le département d'Etat avait déjà ordonné mardi à tous les enfants du personnel diplomatique de l'ambassade de quitter le territoire.
Après avoir brûlé le drapeau, des jeunes hommes ont scandé "A bas les Américains, Vive Poutine", a constaté une journaliste de l'AFP.
"On demande à la Russie, au Venezuela, à la grande Chine d'avoir un oeil sur la misère que l'on vit ici", a ajouté Bronson.
Des affrontements entre des manifestants et les forces de l'ordre ont ensuite éclaté. Plusieurs détonations ont été entendues par un journaliste de l'AFP.
Un peu plus tôt, la police avait dispersé la majorité du rassemblement en faisant un large usage de grenades lacrymogènes.
Dans le reste de la capitale, les activités ont repris un peu vendredi mais la crainte des violences perdurait au sein d'une population qui préférait ne pas sortir dans les rues.
Jovenel Moïse, qui s'est exprimé pour la première fois jeudi soir depuis le début des troubles le 7 février, a écarté totalement l'idée d'un départ du pouvoir.
"Nous avons déjà connu une série de gouvernements de transition qui ont donné un paquet de catastrophes et de désordres", a-t-il déclaré lors d'une allocution pré-enregistrée diffusée sur la télévision d'Etat TNH.
Ne formulant aucune proposition pour répondre aux revendications, cette allocution est loin d'avoir satisfait les manifestants.
"Il n'a absolument rien dit et, du coup, il a même plutôt aggravé la situation car avec son arrogance à nous parler comme il l'a fait, il s'est mis encore plus de monde à dos", a estimé César, qui aide des habitants du centre ville à remplir des bidons d'eau.
Depuis le 7 février, au moins sept personnes ont été tuées et les débordements ont causé d'importants dégâts matériels, principalement dans la capitale.
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