C'est une souffrance qui est tue par un grand nombre de commerçants. Par peur des représailles. Par fierté aussi parfois. Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, ils ont perdu entre 20 % et 70 % de leur chiffre d'affaires, qu'ils réalisent en grande majorité les samedis, jour de mobilisation le plus important. Dans la métropole rouennaise, Barentin et Tourville-la-Rivière (Seine-Maritime) ont été particulièrement touchés au début du mouvement, le centre-ville de Rouen l'est davantage depuis décembre 2018.
La Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Rouen Métropole a désormais mis en place une permanence pour ces commerçants du centre-ville. Chaque jeudi, ils peuvent être reçus gratuitement et sans rendez-vous à l'office de tourisme. "On fait un état des lieux de leur situation, on les écoute et on vérifie leurs critères d'entrée dans les dispositifs d'accompagnement pour ensuite les aiguiller", explique Bertrand Roussel, conseiller territorial pour Rouen à la CCI. Ces dispositifs, mis en place par l'État, leur permettent des facilités de paiement sur leurs charges ou le recours au chômage partiel, notamment. En Seine-Maritime, 100 entreprises ont demandé des délais Ursaff, 93 ont fait des dossiers de chômage partiel.
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Mais ces dispositifs semblent désormais insuffisants pour faire face à la situation, selon Vincent Laudat, le président de la CCI Rouen métropole. "On voudrait une enveloppe de la Région de deux millions d'euros pour pouvoir abonder en fonds propres certaines activités vraiment en danger", explique-t-il. À l'image des demandes de l'association France urbaine, une lettre ouverte a d'ailleurs été rédigée par la CCI et les principales associations de commerçants du département. Ils y demandent, par exemple, aux banques de mettre en place un système de "pause mensualité" sur les emprunts ou aux assureurs de prendre en charge les franchises pour les commerces qui ont subi des dégradations.
Bientôt la relance ?
À l'État, ils demandent de mieux assurer la sécurité lors des manifestations. Enfin, ils demandent à la Ville de Rouen et à la Métropole un plan d'action pour faire revenir le consommateur en centre-ville. "On réfléchit à des transports en commun gratuits, des places de stationnement gratuites", explique Vincent Laudat. L'Armada devrait favoriser cette relance et, avant cela au mois de mai 2019, la grande braderie. La Ville réfléchit d'ailleurs à la gratuité du droit de déballage des commerçants pour les encourager à y prendre part.
Permanence les 14, 21, 27 février et les 7, 14, 20 et 28 mars, de 14h30 à 17 heures à Rouen Normandie Tourisme & Congrès, place de la Cathédrale à Rouen.
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