La décision sera rendue le 8 avril.
"L'orgueil peut être une qualité mais poussé à son maximum peut devenir un défaut: se croire unique": au nom de la FFR, Me Joseph Aguera a pour sa part au cours des débats assumé le licenciement, s'employant aussi à démonter l'icône toulousaine.
Dans une salle où s'étaient pressé journalistes et proches acquis à sa cause, Guy Novès, costume bleu, tête baissée aux côtés de sa famille, a mal encaissé. Claude Helias, ancien président du conseil de surveillance du Stade toulousain était présent pour soutenir son ami de toujours.
"Dire que je suis quelqu'un qui se prend pour quelqu'un d'autre cela me touche beaucoup", a commenté l'ex-sélectionneur à la sortie, affirmant vivre depuis son licenciement dans "la souffrance" avec "une bâche sur la tête".
Son défenseur, Me Laurent Nougarolis, a décliné devant les juges une série d'arguments pour contester la décision du président de la FFR Bernard Laporte.
"On l'a traîné dans la boue. Il a été licencié pour une faute grave et il ne sait toujours pas ce qu'on lui reproche", a déploré Me Nougarolis.
Selon la partie Novès, son éviction était préméditée, le président ayant annoncé qu'il allait y procéder avant son élection.
Faute "non fondée"
Cela n'est donc pas lié à une série de mauvais résultats, a insisté l'avocat, rappelant que les débuts de Novès à la tête des Bleus n'avaient posé aucun problème.
Il a ensuite pointé un licenciement juridiquement "non valable", puisqu'il n'y a pas eu d'entretien préalable. L'entraîneur, a relevé son avocat, l'a appris par la presse, avant de recevoir une lettre le 27 décembre 2017.
Quant au motif, la "faute lourde", il est "non fondé", aucune preuve n'ayant été apportée d'un défaut managérial, a martelé Me Nougarolis.
Les autres raisons invoquées, absence de soutien des joueurs, querelle dans le staff, manque de dialogue avec les entraîneurs du Top 14 sont tous fallacieuses, a insisté le défenseur.
Me Aguera, accompagné du directeur général de la FFR Sébastien Conchy, a lui campé sur la décision de la FFR. "On n'est pas là pour juger une carrière. Il a été licencié au regard de ce qu'il a fait" à la FFR, a-t-il affirmé.
Heures "canapé"
Me Joseph Aguera a rejeté toutes les demandes de Novès, notamment celles portant sur une compensation pour des heures supplémentaires dont nombre passées devant la télé à analyser les matches.
"Jamais aucun entraîneur dans n'importe quelle équipe et n'importe quel sport n'a osé demander des heures supplémentaires. C'est la preuve d'un orgueil surdimensionné. +Je suis une statue vivante. Alors je demande des heures supplémentaires+", a-t-il lancé.
Il a même ironisé sur des heures "supplémentaires +canapé+".
Et de poursuivre ses charges à l'encontre de l'ex-sélectionneur, moqué d'avoir été "un Dieu sur terre au Stade toulousain alors qu'à la FFR "c'est l'intérêt général qui compte et qu'il faut rendre des comptes".
"Dans une entreprise, il y a une hiérarchie et M. Novès tout puissant, n'avait pas l'habitude de s'y conformer", a-t-il ajouté.
Me. Aguera a aussi plaidé pour que le tribunal change le contrat de Guy Novès -- à 30.000 euros mensuel-- , de CDD en CDI. Il a invoqué une erreur de droit pour justifier ce changement.
La défense a pour sa part rejeté l'argument comme "dilatoire".
Dans un contexte économique difficile, avec un déficit de 7,35 M€ pour l'exercice 2017-2018, cette modification contractuelle réduirait sensiblement le coût d'une l'indemnisation pour la FFR.
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