"Aujourd'hui, les cibles de la Ligue du LOL ne se taisent plus, et nous saluons leur courage. Elles sont devenues les porte-parole d'une profession rongée par un sexisme systémique", affirme cette tribune écrite par Prenons la une, association qui milite pour l'égalité professionnelle dans les rédactions, et l'Association des journalistes lesbiennes, gays, bi et trans (AJL).
"Car la Ligue du LOL n'a rien d'une exception. Elle ne concerne pas seulement le petit milieu journalistique parisien mais l'ensemble de la société. Elle illustre la réalité d'une domination masculine fondée sur la cooptation et l'entre-soi entre hommes, blancs et hétérosexuels", poursuit la tribune.
Les signataires appellent les directions des rédactions à une "prise de conscience" et demandent à ce que "la cooptation et l'entre-soi, au bénéfice quasiment exclusif d'une seule partie de la population" ne soient plus "les mécanismes d'embauche obligés des journalistes".
Pour sensibiliser les journalistes et étudiants en journalisme à ces problématiques, les associations rappellent qu'elles proposent des formations sur le traitement médiatique des questions de genre et des minorités sexuelles.
L'affaire de la "Ligue du LOL" concerne un groupe d'une trentaine de journalistes et communicants accusés d'avoir cyberharcelé d'autres internautes, notamment des femmes, autour des années 2010, des faits révélés ce week-end après une enquête de Libération.
Une petite dizaine d'entre eux, dont des rédacteurs en chef web à Libération et aux Inrockuptibles, ont été suspendus ou se sont mis en retrait de leurs activités.
Selon des témoignages publiés par Numerama, certaines victimes ont également été harcelées sexuellement, des membres du groupe rendant publiques des photos d'elles nues sans leur consentement, photos parfois piratées.
Dans la foulée de cette affaire, plusieurs femmes journalistes dans le jeu vidéo ont publié des témoignages de harcèlement (et d'agression sexuelle pour l'une d'elle) dans ce milieu régulièrement critiqué pour son machisme.
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