Les drones vont à coup sûr faire partie de nos paysages quotidiens dans les prochaines années. Normandie AeroEspace compte bien prendre sa part dans cette course au développement. La filière qui rassemble les acteurs normands du domaine de l'aéronautique, du spatial, de la défense et de la sécurité travaille en ce moment à de nouvelles utilisations des drones.
Au Havre, des drones pour analyser les nuages de pollution
Au vu des acteurs présents sur le territoire - le laboratoire Greah de l'université du Havre, le Litis et l'Esigelec notamment - trois axes ont été déterminés pour guider les recherches : le pilotage en essaim de drones, c'est-à-dire comment faire voler plusieurs drones ensemble pour qu'ils puissent communiquer et avancer ; l'intelligence artificielle, de façon à les rendre plus autonomes ; et l'intégration de capteurs pour apporter une intelligence supplémentaire.
"Un premier projet va permettre de faire travailler ensemble tous les acteurs. Il sera consacré à la qualité de l'air, explique Samuel Cutullic de Normandie AeroEspace. Il s'agira à terme d'envoyer un essaim de drones sur un nuage de pollution afin de l'analyser et de traiter les informations. Cela permettra d'être plus flexibles et plus rapides pour savoir si ce nuage représente un danger ou non." Actuellement, Normandie AeroEspace travaille avec le port du Havre et Synerzip pour définir les besoins sur le territoire.
"Expérimenter les appareils en conditions réelles"
Ce qui différencie ce projet des autres est que les expérimentations ne vont pas se dérouler dans des volières ou des champs mais en extérieur. "On utilisera par exemple avec une cheminée industrielle pour voir comment le drone se comporte, s'il se lève à la bonne hauteur, etc."
Pour cela, la filière peut compter sur Le Havre et la Métropole de Rouen puisque les deux collectivités se sont positionnées sur des appels à projet de l'État consistant à tester les nouveaux usages des drones.
"La communauté urbaine du Havre s'est dite prête à nous mettre à disposition un terrain pour expérimenter les appareils en conditions réelles, détaille Samuel Cutullic. D'ici trois à cinq ans on pourra expérimenter chez les industriels."
Des taxis drones testés à Rouen à partir de 2020
Il est ensuite envisagé de réaliser des expérimentations à Rouen qui a, elle, candidaté sur la mobilité. Il s'agira de tester sur un terrain défini et sécurisé "des taxis drones qui permettront de se déplacer d'un point A à un point B sur plusieurs centaines de kilomètres. Ce sera un mix entre un hélicoptère et un drone qu'on connaît aujourd'hui." La première phase d'expérimentation devrait avoir lieu dès 2020. "Cela nous permettra de voir s'il y a un bon contrôle, pas de crash, etc."
Une réflexion est également en cours avec le CHU de Rouen afin d'imaginer une utilisation possible des drones. "Il pourrait s'agir de transporter par drone des échantillons biologiques pour désengorger la route et être plus rapide."
Des drones au-dessus de nos têtes ?
"Ce sont des concepts dont on entend beaucoup parler mais on ne devrait pas en avoir au-dessus de nos têtes avant minimum 2030", souligne Samuel Cutullic. Il faudra avant cela s'assurer que les drones sont fiables, qu'il n'y a pas de danger de piratage, cocher toutes les cases des réglementations et surtout convaincre car "l'autre verrou important et auquel on ne pense pas forcément c'est l'acceptation sociale. Est-on prêt à voir des drones voler au-dessus de nous ?"
L'enjeu pour Normandie AeroEspace est donc de se positionner en avance sur le secteur pour être prête, quand nous le serons.
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