On lui doit le chantier de restauration de la cathédrale de Rouen (Seine-Maritime), du Gros Horloge, de l'hôtel Bourgtheroulde ou, en ce moment, de l'Aître Saint-Maclou. Serge Giordani, qui a lancé son atelier dans les années 2000, passe désormais la main. À sa fille, Camille. Mais aussi à sa belle-fille, Pauline. Il faut dire que la première est tombée dans le domaine de la restauration toute petite. "J'allais avec mon père à l'atelier, dans les églises", explique-t-elle. Elle choisit pourtant d'abord de devenir architecte du patrimoine et commence sa formation en histoire de l'art. Mais la pratique va vite lui manquer. Elle rejoint Bruxelles et, après huit ans d'études, devient conservateur restaurateur du patrimoine, compromis parfait selon elle entre histoire et pratique. "On aborde beaucoup de champs très complexes comme l'histoire de l'art, la physique chimie pour comprendre les effets des produits… Et puis, c'est un métier qui s'apprend toute sa vie", explique la jeune femme. À temps plein depuis 2016, elle a déjà des années d'expérience derrière elle, comme lorsqu'elle a refait les sculptures du tour de chœur de la cathédrale de Chartres. "C'était très marquant de voir de près des dentelles de pierre aussi fines", se souvient-elle.
Pour reprendre l'atelier de son père, Camille doit gérer aussi désormais les appels d'offres, les plannings de la dizaine de salariés et tout l'administratif. Mais dans cet aspect, qu'elle découvre d'avantage, elle peut compter sur son amie Pauline Coquerel, elle aussi conservateur restaurateur du patrimoine qui reprend l'atelier avec elle. Elle aussi a roulé sa bosse, auprès de son père ébéniste puis dans un master à Bruxelles où elle a été chercheuse à l'institut de recherche du patrimoine artistique. Depuis un an, elle a rejoint l'atelier Giordani où elle avait déjà fait ses armes, plus jeune. Et cela marche. Un an de visibilité sur le carnet de commandes au moins. L'atelier a fait ses preuves dans la restauration du bois, de la pierre et des objets sacrés, classés monument historique.
Une touche de modernité
En reprenant à deux l'atelier, même si elles ne comptent pas leurs heures, les deux femmes espèrent pouvoir s'accorder "un peu de vie perso", entre les chantiers, comme celui de l'Aître Saint-Maclou actuellement, le travail à l'atelier et l'administratif. Ensemble, elles comptent redorer l'atelier d'une touche de modernité. "C'est surtout être plus visible, explique Pauline, avec un site internet et davantage de communication." De quoi mettre en avant un savoir-faire et se démarquer dans ce milieu très concurrentiel.
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