L'histoire du roller-derby de Caen (Calvados) a débuté en 2011 lorsque les joueuses se réunissaient entre amies pour chausser patins et enfiler casque, coudières et genouillères dans les souterrains de grande surface. Huit ans plus tard, le club dispose - grâce à de nombreuses négociations avec les services de la ville - de trois créneaux d'entraînement dans les gymnases de Caen : salle Canada, la pomme d'or et la Halle des Granges. Lors de sa création, le roller-derby était exclusivement réservé aux femmes aux États-Unis. Cette pratique très violente a émergé en France tardivement, au début des années 2000, et à Caen, ce sont les équipes des "Leopard Avengers" et des "Pétroleuses" qui ont vu le jour.
Un sport atypique
"Les débutantes sont appelées les "fresh". Il y a toute une année d'apprentissage du patinage, des règles, des premiers contacts. Ensuite, on passe les "minimum skills", qui est un examen théorique et pratique qui permet ensuite d'avoir le droit de jouer", explique Cali Knox, numéro 999. Effectivement, mieux vaut savoir patiner avant de commencer à entrer en contact. Pour faire simple d'un point de vue réglementation, deux équipes s'affrontent avec une jammeuse (attaquante reconnaissable par une étoile sur son casque) qui doit franchir la muraille des bloqueuses (défenseures) autour d'un anneau. À chaque tour, la jammeuse marque des points.
Des surnoms de joueuses et des noms d'équipes farfelus, un langage totalement américanisé, des codes culturels très particuliers, c'est toute une communauté à laquelle ont adhéré Marion, 26 ans et Juliette, 29 ans. Et pour pratiquer, il faut aimer mais également faire des concessions. Dans l'ombre de tous ces sports collectifs, les licenciées du roller-derby de Caen financent elles-mêmes leurs déplacements. L'idée de la cagnotte participative est devenue comme une évidence. Par exemple, fin janvier, elles avaient récolté 1 440€ pour financer les week-ends de compétition à Mérignac et Paris.
"C'est vraiment de l'auto-gestion"
La création d'une troisième équipe
Rares sont les compétitions mais quand c'est le jour J, ce sont généralement de longs déplacements au travers de l'hexagone. Parfois, elles en profitent pour partir à l'étranger, histoire de découvrir une autre culture. "Cela nous permet de découvrir d'autres manières de faire mais c'est aussi une obligation quand on fait partie de la WFTDA (Women's Flat Track Derby Association), l'organisme qui régit les compétitions internationales".
"Parfois, on manque de moyens"
Cette année, le club compte 56 licenciées mais aspire à voir plus grand. Dès la saison prochaine, il envisage de créer une troisième équipe afin "que chaque joueuse y trouve son compte. Celles qui n'auront pas envie de faire de la compétition mais qui veulent jouer pour le plaisir pourront jouer dans l'équipe C", conclut Chère Loque, n°221. Débutantes ou confirmées, à vos patins !
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