Les boues avaient fait le trajet en camion depuis les Bouches-du-Rhône, après avoir été prélevées ce week-end sur leur site d'entreposage, ont indiqué les militants de l'association de protection de l'océan ZEA. "On y est entré comme dans un moulin, on y a même vu des joggeurs", a déclaré Olivier Dubuquoy, géographe et fondateur de cette ONG.
"Boues rouges toxiques, ni en mer ni à terre", pouvait-on lire sur une banderole tenue par des militants au dessus du tas de déchets.
Une dizaine de personnes participait à cette action devant le ministère.
Une partie des boues devait aussi être déversée devant les portes du fonds d'investissement HIG, propriétaire d'Alteo.
L'usine d'alumine de Gardanne "cherche à agrandir son stockage de boues rouges à terre, à poursuivre ses rejets en mer et à +valoriser+ ces déchets radioactifs et chargés de métaux lourds pour les disséminer partout en France", ont dénoncé les représentants de ZEA.
"Face à l'inaction de l'Etat et au cynisme de l'industriel et d'HIG, nous avons décidé que les responsables allaient devoir apprendre à vivre avec ces pollutions de boues rouges", explique l'association dans un communiqué. Elle leur promet "d'organiser régulièrement des livraisons".
Depuis 2016, sur ordre de l'Etat, Alteo - qui en 50 ans a envoyé en Méditerranée plus de 20 tonnes de ces "boues" chargées d'arsenic ou de cadmium - , entrepose ses résidus solides de bauxite à terre, sur le site en plein air de Mange-Garri, vaste espace désolé au milieu de la pinède de Bouc-Bel-Air, près de Gardanne.
Mardi à Paris, les manifestants ont appelé "l'Etat et la Métropole à refuser l'augmentation de la zone de stockage de Mange-Garri demandée par Alteo", et l'industriel à mettre le site en sécurité, garantir la sûreté des eaux souterraines, stopper l'envol des poussières.
Le leader mondial des alumines de spécialité continue en outre à rejeter ses effluents liquides en mer, au coeur du Parc national des Calanques, en vertu de dérogations accordées par l'Etat. En 2018, la justice a réduit de deux ans, à fin 2019, le délai accordé à l'usine pour mettre ces rejets liquides en conformité avec les normes environnementales.
Alteo produit des éléments destinés à l'industrie électronique (écrans plats, batteries) et emploie à Gardanne 450 personnes.
A LIRE AUSSI.
Meuse: dernière demeure pour déchets radioactifs
La région Provence-Alpes-Côte-d'Azur malade de ses déchets
Les start-ups au service de l'environnement
L'annonce chinoise qui fait trembler la planète déchets
Bure: les opposants au nucléaire se rassemblent dans le calme
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.