Juan Guaido, reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays, a appelé à des manifestations dans tout le pays à l'occasion de la Journée de la jeunesse pour "envoyer un message" à l'armée.
"Nous allons nous mobiliser dans tout le pays pour obtenir l'entrée de l'aide humanitaire qui permettra de répondre à la crise", a déclaré le jeune président du Parlement, où l'opposition est majoritaire.
Plusieurs tonnes de médicaments, de nourriture et de produits de première nécessité sont stockées depuis jeudi dans des entrepôts de la ville colombienne de Cucuta, tout près du pont transfrontalier de Tienditas, que des militaires vénézuéliens ont bloqué avec deux conteneurs et une citerne.
Le président Nicolas Maduro, qui dément l'existence d'une "crise humanitaire", refuse l'entrée de cette aide, considérant qu'il s'agit d'un premier pas vers une intervention militaire des États-Unis et d'un "show politique".
Il rejette la responsabilité des pénuries de médicaments et de vivres sur les sanctions américaines. Selon l'ONU, 2,3 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays depuis 2015, fuyant la plus grave crise économique de l'histoire récente du pays pétrolier.
Selon des médias locaux, le gouvernement a fait envoyer des unités des forces spéciales à Tachira, l'État frontalier avec la Colombie.
L'opposition souhaite faire aussi de la mobilisation un hommage aux personnes tuées -- une quarantaine selon l'ONU -- depuis le début des mouvements de protestation contre le gouvernement, le 21 janvier.
"Nous resterons mobilisés"
Juan Guaido, 35 ans, s'est déclaré président par intérim le 23 janvier en invoquant la Constitution, après que le Parlement a déclaré Nicolas Maduro "usurpateur" en raison de sa réélection, contestée à l'intérieur et à l'extérieur du pays.
Depuis plusieurs jours, son bras de fer avec le chef de l'État pour obtenir la mise en place d'un "gouvernement de transition" et l'organisation "d'élections libres" se concentre sur la livraison de l'aide d'urgence.
"Nous allons continuer à nous mobiliser pour sauver des vies grâce à l'aide humanitaire", a déclaré l'opposant, qui peut compter sur l'appui des États-Unis et un soutien croissant en Europe et en Amérique latine.
Lundi, le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, dont le gouvernement n'a pas reconnu M. Guaido, a plaidé pour des "élections libres" au Venezuela, avant de recevoir à Rome une délégation de représentants de l'opposant.
D'autres représentants ont prévu l'organisation jeudi d'une conférence internationale au siège de l'Organisation des États américains (OEA) à Washington pour "sensibiliser" les gouvernements, organismes internationaux, ONG et entreprises sur l'aide à apporter au Venezuela.
Selon l'opposition, plus de 20.000 volontaires se sont inscrits ce week-end pour participer au processus d'entrée de l'aide. D'autres centres de stockage pourraient s'ouvrir au Brésil voisin et sur une île des Caraïbes encore à définir.
Intervention étrangère
Dans une nouvelle tentative de briser le soutien apporté par l'armée au gouvernement, le chef de l'opposition a prévenu les militaires qu'empêcher l'entrée de l'aide constituerait un "crime contre l'humanité".
L'armée a lancé dimanche cinq jours de manœuvres dans tout le pays pour faire face à une éventuelle intervention militaire américaine.
"Aucun empire n'osera toucher le territoire du Venezuela", a lancé le chef de l'État socialiste, en assistant aux premiers exercices.
Dans un entretien à l'AFP vendredi, Juan Guaido a affirmé qu'il ferait le "nécessaire" pour "sauver des vies" et pour que "cesse l'usurpation" du pouvoir par Nicolas Maduro, sans écarter la possibilité d'autoriser une éventuelle intervention étrangère.
Les États-Unis, avec lesquels le Venezuela a rompu ses relations diplomatiques, ont fait savoir que "toutes les options étaient sur la table", y compris militaires.
Washington a également proposé au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution appelant le Venezuela à faciliter une aide humanitaire internationale et à s'engager vers un scrutin présidentiel. Le texte a suscité une contre-proposition de la Russie.
Outre Moscou, Nicolas Maduro peut compter sur le soutien de ses alliés turcs, iraniens et chinois, même si Pékin -- auquel Caracas est débiteur d'environ 20 milliards de dollars -- a indiqué maintenir des contacts avec les deux parties.
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