Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes régions en Syrie et en Irak, les jihadistes de l'EI ont vu leur territoire se réduire comme peau de chagrin face à de multiples offensives.
Ils ne tiennent plus qu'un ultime réduit de quelques kilomètres carrés dans l'est syrien, tout près de la frontière irakienne.
Soutenue par une coalition internationale emmenée par Washington, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont annoncé samedi avoir lancé la "bataille finale" pour "éliminer" ce qui reste de l'EI dans l'est syrien.
"La bataille a commencé", a indiqué à l'AFP un porte-parole des FDS Mustefa Bali. "Entre 500 et 600 terroristes" se trouveraient encore dans le réduit jihadiste, a-t-il précisé, se basant sur des témoignages de personnes ayant fui le secteur.
Plusieurs centaines de civils y seraient également présents, a-t-il ajouté, estimant que "la bataille sera terminée dans les jours à venir".
"Les terroristes sont principalement des étrangers. Ces deux derniers mois, la plupart de ceux qui se sont rendus ou qui ont été arrêtés étaient des étrangers", a-t-il ajouté.
Victoire imminente ?
Jeudi, la coalition avait affirmé que le secteur encore tenu par l'EI ne représentait plus que moins de 1% de son "califat" autoproclamé, qui couvrait autrefois une superficie semblable à la Grande-Bretagne.
La veille, le président américain Donald Trump avait pronostiqué une victoire imminente contre l'EI.
"L'annonce formelle que nous avons repris 100% du califat devrait intervenir la semaine prochaine", a-t-il dit. Pour autant, les jihadistes qui restent "ont encore de petites poches", a-t-il ajouté.
Evoquant déjà en décembre une défaite de l'EI, M. Trump avait annoncé le retrait à venir des quelque 2.000 soldats américains de Syrie.
Malgré les revers, le groupe ultraradical, responsable de multiples exactions et accusé de crimes contre l'Humanité, parvient toujours à mener des attentats meurtriers dont des attaques suicide. Il a également revendiqué des attaques à l'étranger, notamment en Occident.
Les quelques kilomètres carrés encore tenus par les jihadistes se trouvent dans la province de Deir Ezzor, dans un secteur allant du village de Baghouz à la frontière irakienne.
Ces derniers jours, la progression au sol des FDS avait été stoppée, les combattants des FDS sur le terrain assurant que les jihadistes utilisaient des civils comme boucliers humains.
Samedi, en annonçant sur leur site Internet "la bataille finale" contre l'EI, les FDS ont expliqué que "plus de 20.000 civils" avaient été évacués" ces dix derniers jours.
Sur le terrain, les grands combats ne semblent pas avoir encore commencé.
Samedi soir, un porte-parole des FDS présent à la base militaire d'Al-Omar, près du théâtre des opérations, a assuré que "la progression se fait lentement".
"Quand il y a des mouvements de jihadistes, on frappe" à l'artillerie, a-t-il expliqué. "Il n'y a pas de grands changements".
Jihadistes étrangers
Avec le soutien de la coalition internationale, les FDS avaient lancé en septembre leur offensive contre cet ultime réduit de l'EI, prenant les unes après les autres les localités tenues par les jihadistes.
Depuis septembre, plus de 1.200 jihadistes ont été tués dans les affrontements, contre plus de 670 combattants des FDS, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Plus de 400 civils, dont 144 enfants, ont péri dans les violences, selon l'Observatoire.
Et plus de 37.000 personnes ont fui le réduit de l'EI depuis décembre, principalement des familles de l'EI mais aussi environ 3.400 jihadistes, selon l'OSDH.
Désormais, des centaines d'étrangers, dont femmes et enfants, se trouvent aux mains des FDS, qui réclament leur rapatriement vers leurs pays d'origine.
Après avoir perdu la quasi-totalité du secteur de Baghouz, l'EI n'a plus que des combattants dispersés dans le vaste désert syrien qui s'étend du centre du pays à la province de Deir Ezzor.
Là, les jihadistes ne contrôlent aucun regroupement urbain et des affrontements sporadiques les opposent parfois aux forces du régime.
Déclenché en mars 2011 avec la répression de manifestations prodémocratie, le conflit en Syrie a fait plus de 360.000 morts et s'est complexifié avec l'implication de puissances étrangères et de groupes jihadistes.
Après avoir enchaîné les victoires face aux rebelles et jihadistes, le régime de Bachar al-Assad contrôle aujourd'hui près des deux-tiers du pays, grâce au soutien militaire de ses alliés -Russie, Iran et Hezbollah libanais.
De ce fait, les combats ont fortement baissé et sont limités à quelques régions.
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