Le metteur en scène Andréa Bernard transpose l'histoire de Carmen dans l'univers du cirque pour faire de l'œuvre de Bizet un opéra participatif. Il nous parle de cette audacieuse adaptation :
Comment avez-vous adapté l'opéra de Bizet ?
"C'est la première fois que je m'attelle à une pièce du répertoire pour en faire un opéra participatif et ce fut un vrai challenge ! J'ai commencé par assister à plusieurs opéras participatifs pour comprendre cette forme. Il m'a fallu bien sûr résumer Carmen pour arriver à une forme courte d'1h10 plus accessible au jeune public tout en respectant l'intrigue. D'autre part j'ai souhaité alléger le drame. L'œuvre est empreinte d'une grande violence et bien entendu nulle trace de sang dans cette version pour les enfants. La fin elle-même est modifiée. La version originale est bien trop cruelle. Je préfère user de la magie pour la faire disparaître au final. C'est une façon métaphorique de parler de la mort."
Quelles sont les valeurs que vous défendez dans cette mise en scène ?
"Par le biais de l'œuvre de Bizet, je veux dire aux enfants que la violence n'est pas une solution mais que c'est toujours un problème. Ce spectacle a bien sûr un message moral."
Pourquoi avoir choisi l'univers du cirque ?
"L'histoire de Carmen est profondément tragique. Pour la rendre plus accessible aux enfants et aussi pour édulcorer cette histoire de passion destructrice, j'ai choisi de raconter Carmen dans le cadre du cirque. Cela m'est venu spontanément car c'est un univers vraiment festif et coloré qui séduit le jeune public. Faire de Carmen l'étoile du cirque c'est aussi le moyen d'aborder ce personnage sous un nouvel angle. Carmen est une femme qui cherche à se libérer. Dans le monde du cirque, les artistes se dépassent sans cesse pour capter l'attention du public. C'est une femme qui se cherche et qui aime plaire."
À quelle fréquence le public intervient-il ?
"Le public chante à sept reprises dans le spectacle. Grâce aux séances préparatoires, les enfants et leurs parents connaissent les textes et savent à quel moment ils doivent accompagner les chœurs et la lumière de la salle se rallume à ce moment-là pour que la scène et la salle communiquent vraiment. Bien sûr on retrouvera les thèmes principaux de Carmen dont l'incontournable air de l'Habanera et la chanson Bohème."
Du 24 février au 2 mars 2019 au Théâtre des arts à Rouen. 10 à 32€. operaderouen.fr
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