Pour la 4e année consécutive, les musées de la RMM ouvrent leurs portes à l'art contemporain. La ronde offre ainsi un parcours d'un musée à l'autre pour redécouvrir les collections à travers le regard des artistes et des galeristes. Sylvain Amic, directeur du musée des Beaux-arts de Rouen (Seine-Maritime), nous parle de cette initiative originale : "Il y a quatre ans lorsque les musées de la Métropole se sont réunis en RMM, ce projet naissait dans le but de fédérer les structures et de valoriser l'art contemporain. Il s'agit d'un évènement axé sur la culture contemporaine conçu en partenariat avec des institutions comme le Frac mais aussi avec le concours d'associations, de galeries, d'artistes et des collectifs d'artistes".
"Cette année nous nous réjouissons également de la participation du Munaé et du hangar 107 qui accueillent également des démarches de plasticiens. L'évènement a été baptisé La ronde car il s'agit de créer une sorte de parcours d'un musée à l'autre mais aussi de créer des correspondances entre les fonds des musées et les démarches des artistes en favorisant le travail in situ."
Parmi les 13 artistes sollicités pour l'évènement, Arnaud Caquelard investit l'espace d'exposition du Muséum d'histoire naturelle. Le jeune plasticien nous présente ses installations :
Quelles correspondances avez-vous établies entre votre pratique artistique et les collections du Muséum ?
"Au sein des collections du musée, j'investis des espaces laissés vacants. J'ai par exemple imaginé une vitrine de papillons en papier, des origamis sur papier imprimé en motifs barbelés. Ils constituent une énorme accumulation où chaque papillon est placé avec soin et minutie. L'amas des 300 origamis quoique fixe semble fourmiller dans ce Muséum où tout est mort. C'est une sorte de matière grouillante mais aussi une réflexion sur la matière en cours de transformation. L'effet de masse s'oppose à la légèreté de la matière. Le papillon est en lui-même un symbole de liberté mais sur leurs ailes se dessinent des fils de fer barbelés. Dans cette pièce je me joue des contrastes. Ces papillons sont prisonniers d'une vitrine. Même si quelques-uns sont parvenus à s'échapper."
Peut-on parler de cabinet de curiosité ?
"Dans la galerie des continents, j'ai créé une installation de 24m sous vitrine. Il s'agit de donner à voir mon processus de création en exposant des idées brutes et des œuvres inachevées. On retrouve l'origami, une pratique qui chez moi tourne à l'addiction, mais aussi une collection d'objets hétéroclites en lien avec le corps comme des rince yeux ou à connotation morbides tels que des guillotines miniatures ou des portraits au regard occulté. C'est à la fois une installation et une performance puisqu'il s'agit d'objets qui me servent de substrat à la création et que je collecte depuis longtemps, qui me nourrissent. Le fait de placer ces collections dans les vitrines leur donne un nouveau statut et déstabilise le spectateur. Bien sûr on peut y voir une référence au cabinet de curiosité. C'est une façon, en empruntant ces codes, de dissimuler mes œuvres dans les collections du musée."
Jusqu'au 25 mars 2019 dans les musées de la RMM de Rouen. Gratuit. musee-rouen-normandie.fr
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