Chaque année, environ 16 fois plus de personnes meurent d'un arrêt cardiaque que d'un accident de la route en France. Cela représente 50 000 décès par an dans le pays, entre 600 et 700 pour la seule Seine-Maritime. C'est en partant de ce constat d'un véritable fléau que le docteur Lionel Lamhaut, anesthésiste réanimateur et président de l'association Sauv life a voulu lancer l'application du même nom. "En France, on peut mobiliser un hôpital entier pour un seul patient. Le problème est que dans le cas d'un arrêt cardiaque, il est souvent mort avant d'atteindre l'hôpital", explique-t-il simplement. 5 % des victimes d'arrêt cardiaque survivent. Et les premières minutes sont capitales. Chaque minute qui s'écoule après le déclenchement de l'arrêt cardiaque, c'est 10 % de chance de survie en moins, alors même que le temps moyen d'arrivée des secours est de 13 minutes.
La formation et l'intervention du citoyen deviennent le seul moyen de sauver des vies.
Des "citoyens sauveteurs"
Le déploiement de l'application Sauv life repose sur les Samu. Celui de Seine-Maritime a déployé le système le jeudi 7 février 2019. Concrètement, lorsque le Samu reçoit un appel pour un arrêt cardiaque, il peut déclencher les citoyens sauveteurs. Il s'agit de toute personne volontaire qui a téléchargé l'application. Si elle se trouve dans un rayon de 10 minutes à pied autour de la victime, elle est alertée sur son smartphone et peut être sollicitée pour se rendre sur place, pratiquer les gestes de premiers secours ou encore aller chercher le défibrillateur le plus proche.
Les opérateurs et médecins du Samu peuvent alors à distance donner des indications au volontaire via l'application et même les contacter directement une fois sur les lieux pour les accompagner sur les bons gestes. "Un massage cardiaque, même mal fait, est toujours plus utile que de ne rien faire, rappelle le docteur Cédric Damm, responsable du Samu de Rouen. Certaines personnes ont juste besoin qu'on les aide à se remémorer les gestes". D'ailleurs, tout le monde est invité à télécharger l'application, y compris ceux qui ne sont pas formés au premier secours. "Il n'y a pas besoin de formation pour courir chercher un défibrillateur", reprend Lionel Lamhaut.
Déjà plus de 2000 inscrits à Rouen
Le système se développe Samu par Samu dans tout le pays. Un suivi scientifique est assuré pour pouvoir mesurer l'impact de l'application. "L'objectif est d'atteindre 10 % de taux de survie le plus vite possible", annonce Lionel Lamhaut. La mobilisation semble en tout cas au rendez-vous. 100 000 personnes sont déjà devenues des citoyens sauveteurs en téléchargeant l'appli gratuitement, dont près de 2000 sur le territoire du Samu de Seine-Maritime. Le Samu de l'Eure à Évreux doit être équipé du système la semaine prochaine. Ceux du Calvados et de la Manche ont déjà conclu un accord pour l'utiliser également.
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