Une meilleure reconnaissance, de meilleures conditions de travail et un emploi stable. Ce sont les demandes des accompagnants d'élèves en situation de handicap, les AESH, qui se sont mobilisés, mercredi 6 février 2019, devant le rectorat à Rouen (Seine-Maritime).
"On ne peut pas vivre décemment"
"On souhaite que les AESH obtiennent un statut de la fonction publique, à l'heure d'un arbitrage ministériel en préparation", expose Catherine Mezaad, représentante de la FSU dans l'académie de Rouen. Une concertation est en cours depuis le mois d'octobre 2018 au ministère de l'Éducation nationale pour rendre notamment le métier attractif.
Les accompagnants sont "presque tous recrutés à temps partiel et donc, si on exerce ce métier, on ne peut pas vivre décemment". C'est le cas de Valérie Frémont qui exerce comme AESH depuis février 2011 et habitante du Vaudreuil, près de Val-de-Reuil (Eure).
Huit ans en CDD
"Ça va faire huit ans et je suis toujours en CDD, je n'ai jamais été 'CDIsé' alors qu'on doit l'être au bout de six ans, raconte-t-elle, mais il s'avère que j'ai eu une interruption de contrat à la suite d'un remplacement de congé maternité et quand on a une interruption on repart à zéro." Une situation qui devient difficile à vivre pour cette accompagnante qui "passe tous les étés à être dans l'angoisse de savoir si je vais avoir un contrat renouvelé en septembre".
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Valérie Frémont regrette aussi, en étant en CDD, de ne jamais pouvoir suivre un même enfant durant plusieurs années scolaires : "Un enfant qui est en situation de handicap c'est un enfant qui a besoin de repères, de stabilité et de confiance envers l'adulte". Elle rappelle aussi la problématique de certains enfants qui se retrouvent sans assistance en début d'année scolaire, comme c'est arrivé à la rentrée 2018.
La passion du métier
"Si on fait ça, c'est pour la passion de notre métier et la passion des enfants, rappelle Valérie Frémont, une satisfaction, c'est aussi de voir justement l'évolution, les progrès de l'enfant." Elle se souvient ainsi de belles histoires comme un jeune lycéen qu'elle avait accompagné et qui avait décroché son baccalauréat avec mention à la fin de son année scolaire.
Durant ces huit années, Valérie Frémont a été amenée à intervenir auprès d'enfants de tous âges, des écoliers jusqu'à des lycéens. Elle a parfois été affectée auprès d'enfants situés dans des établissements à près de 30 km de son domicile "pour un contrat de 20 heures par semaine", dénonce-t-elle.
• Écoutez le témoignage de Valérie Frémont :
Témoignage au micro d'Amaury Tremblay
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