Mardi à Caracas, le Parlement, seule institution contrôlée par l'opposition, et les équipes de Juan Guaido mettent la main aux derniers détails du processus de collecte des aliments et médicaments envoyés par les Etats-Unis et le Canada vers la Colombie voisine.
Ottawa a promis lundi une aide de 53 millions de dollars canadiens (35 millions d'euros) destinée au peuple vénézuélien, s'ajoutant aux 20 millions de dollars d'aide annoncés par Washington, qui n'écarte pas une intervention militaire.
"Ici au Venezuela, personne ne va entrer. Pas un soldat envahisseur", a repliqué le président socialiste, qui compte sur le soutien de la Russie, la Chine, la Turquie et l'Iran.
"Ils veulent envoyer deux petits camions avec quatre marmites. Le Venezuela n'a pas besoin de demander l'aumône. S'ils veulent aider, qu'ils mettent fin au blocus et aux sanctions", a-t-il ajouté, assurant qu'il ne permettrait pas qu'on "humilie" le Venezuela avec un "show d'aide humanitaire".
Nicolas Maduro accuse Washington -avec qui il a rompu ses relations diplomatiques- d'utiliser Juan Guaido comme un "pantin" pour le chasser du pouvoir et mettre la main sur le pétrole vénézuélien. Le chef de l'Etat vénézuélien reproche également aux Européens de soutenir ces "plans putschistes".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui aussi accusé mardi l'Union européenne de chercher à renverser le dirigeant vénézuélien, au mépris de la "démocratie".
"On sait maintenant ce qu'est l'UE. (...) D'un côté vous parlez d'élections et de démocratie, et après, par la violence et la ruse, vous allez renverser un gouvernement", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours télévisé.
Fort de la reconnaissance de 19 pays de l'UE, venus s'ajouter lundi à celui des Etats-Unis, du Canada et d'une douzaine de capitales latinoaméricaines, le chef de file de l'opposition va aussi demander une aide humanitaire à l'Union européenne.
- "Répugnante et risible" -
Il demandera également la protection des comptes bancaires et actifs vénézuéliens à l'étranger, comme l'ont fait les Etats-Unis, qui, à partir du 28 avril, vont mettre un terme à l'achat de pétrole vénézuélien et interdire aux autres pays et institutions étrangères d'utiliser le système financier américain pour acheter ce pétrole.
Juan Guaido a d'ailleurs appelé lundi à une nouvelle manifestation, en plus de celle programmée pour le 12 février, sans en préciser la date, pour exiger des militaires qu'ils laissent entrer cette aide dans le pays.
"Je lance un appel à notre armée: dans quelques jours vous aurez la possibilité de montrer si vous êtes du côté de quelqu'un qui est de plus en plus isolé ou si vous êtes du côté de centaines de milliers de Vénézuéliens qui ont besoin d'aliments, de denrées de première nécessité et de médicaments", a-t-il déclaré.
M. Guaido a accusé le haut commandement militaire vénézuélien de vouloir "voler" l'aide destinée au pays pour qu'elle soit distribuée au nom du gouvernement. Il a par ailleurs dit soupçonner M. Maduro de vouloir transférer 1,2 milliard de dollars vers l'Uruguay.
Les représentants de M. Guaido aux États-Unis ont annoncé la tenue d'un conférence internationale sur l'aide humanitaire pour le Venezuela le 14 février au siège de l'Organisation des États américains (OEA) à Washington.
Les habitants du Venezuela, pays pétrolier et autrefois le plus riche d'Amérique latine, sont confrontés à de graves pénuries de vivres et de médicaments, ainsi qu'à une inflation galopante. Depuis 2015, quelque 2,3 millions d'entre eux ont choisi de s'exiler, sur une population totale de 31 millions d'habitants.
"Nous devons mettre de côté la sensibilité politique et recevoir cette aide, dont nous avons tant besoin, et qui peut sauver tant de vies et nourrir tant de personnes", a déclaré à l'AFP Carla Lopez, une diabétique de 34 ans.
Réunis lundi à Ottawa, onze des quatorze pays du Groupe de Lima, qui réunit des pays d'Amérique latine et des Caraïbes et le Canada, ont appelé à un changement de gouvernement "sans usage de la force" au Venezuela et ont exhorté l'armée à se ranger derrière Juan Guaido.
Le président Maduro s'est déchaîné contre cette intervention du Groupe de Lima, la qualifiant de "répugnante et risible".
Cherchant une sortie pacifique à la crise, un groupe de contact formé par l'UE et cinq pays d'Amérique latine (Bolivie, Costa Rica, Equateur et Uruguay) tiendra une première réunion jeudi à Montevideo avec le soutien de Nicolas Maduro.
"Nous ne participerons pas", a réaffirmé lundi Juan Guaido, qui dénonce un "faux dialogue".
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