Banksy, "je l'ai découvert à l'école, je devais préparer un exposé sur lui. J'ai fait des recherches et je trouve sa façon de faire (...) très cool", explique à l'AFP cette jeune lycéenne de Baden-Baden.
Comme Oleksandra, ils étaient plusieurs dizaines, curieux ou amateurs d'art, à se presser mardi matin au musée Frieder Burda, où la toile "Love is in the bin" ("L'amour es dans la poubelle") est exposée jusqu'au 3 mars.
L'espace d'une cinquantaine de mètre carrés où la toile a été installée, protégée par une vitre transparente, a rapidement été envahi par les visiteurs.
"Jeu d'art"
Franziska Schächinger, 17 ans et également lycéenne à Baden-Baden "trouve chouette" d'être là dès le premier jour de l'exposition. La jeune fille, qui dit "suivre Banksy sur Instagram" confie que les vidéos de la toile a demi lacérée, qui ont fait le tour de la planète, l'avaient rendue "curieuse".
L'autodestruction partielle de la toile était survenue le 5 octobre, juste après son acquisition chez Sotheby's à Londres par une collectionneuse européenne anonyme pour 1,042 million de livres (1,185 million d'euros). Les images, qui avaient fait le tour de monde, avaient créé un véritable séisme dans le monde et le marché de l'art.
Dès l'enchère bouclée et à la stupeur générale, le dessin - une acrylique et aérosol montrant une petite fille laissant s'envoler un ballon rouge en forme de cœur - était descendu dans la partie inférieure du tableau, happé par une déchiqueteuse dissimulée par Banksy lui-même, réduisant la moitié de l'œuvre en fines lamelles.
Tout cela "est un jeu joué par plusieurs joueurs", glisse, énigmatique, Sun Miao, 34 ans. "C'est un jeu d'art (...) Peut-être que dans cinquante ou cent ans, on aura un peu plus de réponses" sur ce coup, poursuit, dans un français parfait, cet étudiant en histoire de l'art à Strasbourg.
Le musée Burda, qui a réussi à convaincre la propriétaire d'exposer la toile, table sur "environ 20.000 visiteurs", plutôt jeunes et amateurs de street art, sur les quatre semaines de l'exposition, a indiqué mardi à l'AFP son directeur, Henning Schapper.
Lundi, alors que beaucoup redoutaient que l'accrochage ne soit marqué par une énième facétie de Banksy, enfant terrible du street art et coutumier des coups d'éclats, M. Schapper, s'était voulu rassurant: la broyeuse dissimulée par l'artiste britannique dans le cadre du tableau avait été "désactivée".
"Sale et gris"
La neutralisation du système avait sans doute été réalisée "par des proches de Banksy, en coopération avec Sotheby's", a-t-il précisé mardi à l'AFP.
La venue de cette toile à Baden-Baden avait fait couler beaucoup d'encre outre-Rhin, les médias se demandant si la place d'une oeuvre de l'un des papes du street art était bien derrière les murs d'un musée.
"Mouais... En général, (un musée), ce n'est pas place du street art, je trouve ça bien dans la rue, (c'est) sale et gris et ça ne s'adapte pas dans un environnement aussi stérile", estime Edgar Ell, 57 ans, photographe d'art de Baden-Baden.
Initialement, l'oeuvre, désormais l'une des plus célèbres de l'artiste, montrait une petite fille lâchant un ballon rouge en forme de cœur et s'intitulait "Girl with balloon" ("Fille avec ballon"). Depuis, Banksy l'a renommée "Love is in the bin".
Après Baden-Baden, la toile sera de nouveau exposée, à partir du 7 mars, à la Staatsgalerie de Stuttgart (sud-ouest), cette fois pour une année.
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