"Il y a une trentaine de départements où il y aura des défilés jaunes et rouges", a assuré dimanche Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.
Le mouvement a débuté dans la nuit de lundi à mardi au marché international de Rungis, en région parisienne. Quelque 200 à 300 "gilets jaunes" et manifestants munis de drapeaux de la CGT ont bloqué dans le calme l'une des quatre entrées du marché.
En novembre, le numéro un de la CGT avait refusé tout lien avec ce mouvement à cause de son discours anti-fiscal et craignant des risques de récupération par l'extrême droite.
Il a rapidement révisé son discours, lorsque les revendications des "gilets jaunes" se sont élargies au champ social, avec des demandes de hausse du Smic, de "justice fiscale" ou de davantage de services publics.
"Au début, il y a eu de la méfiance de part et d'autre. Petit à petit, la convergence se fait", s'est réjouie auprès de l'AFP Aurélie Trouvé, porte-parole d'Attac, également de la partie, de même que Solidaires, le NPA, le PCF, la France insoumise.
Ces derniers jours, des personnes se revendiquant des "gilets jaunes" ont multiplié sur Tweeter des appels à rejoindre l'initiative de la CGT, de même qu'Eric Drouet, l'une des figures du mouvement.
La question de leur affluence ce mardi reste toutefois ouverte, car jusqu'à présent, en dehors de quelques très rares initiatives communes, notamment à Toulouse ou à Paris, les convergences ont tourné court.
Des syndicats de Force ouvrière sont aussi attendus, même si leur confédération n'a pas appelé à rejoindre le mouvement, occupée à mener toute cette semaine une mobilisation parallèle dans la fonction publique pour réclamer une hausse des salaires et défendre le service public.
"Droit fondamental de manifester"
Hésitant à rejoindre le mouvement, la CFDT s'est finalement désistée.
"Il y avait potentiellement une liste à la Prévert et forcément une grève, ce n'était pas notre objectif", a expliqué Laurent Berger (CFDT), qui préfère participer au grand débat proposé par l'exécutif, ce que la CGT et Solidaires refusent, le jugeant "biaisé".
Plus de 160 manifestations sont prévues et des préavis de grève ont été déposés, notamment dans la fonction publique (DGCCRF), à la RATP ou à la SNCF.
Outre les revendications sociales, certains viendront pour défendre "la liberté de manifester".
Hasard du calendrier, mardi doit être votée la loi "anticasseurs", donnant la possibilité aux préfets de prononcer des interdictions de manifester, un dispositif vivement critiqué par les syndicats.
"Quand on commence à restreindre les libertés individuelles et collectives et notre droit fondamental de manifester, on est sur une route qui est dangereuse et qui évidemment pourrait s'assimiler au totalitarisme", a prévenu Philippe Martinez, qui défilera à Paris à partir de 14H00 de l'Hôtel de Ville jusqu'à la place de la Concorde.
Samedi, lors de l'acte 12, de nouveau marqué par des heurts, principalement à Paris et Bordeaux, les "gilets jaunes" ont manifesté contre les violences policières.
La CGT prévoit d'ores et déjà une nouvelle journée nationale à la mi-mars. Lors de la précédente mobilisation, le 14 décembre, la CGT avait dénombré 15.000 manifestants à Paris, la préfecture de police en comptant 6.000. Aucun chiffre au niveau national n'a été communiqué.
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