"Parmi les libertés, je voudrais souligner la liberté religieuse. Elle ne se limite pas à la seule liberté de culte", a déclaré le souverain pontife devant plusieurs centaines de participants à une réunion interreligieuse internationale. Il a aussi jugé qu'aucune pratique religieuse ne devait être "forcée" sur une personne.
Le pape François, qui est le premier souverain pontife à fouler le sol de la péninsule arabique, a lancé un appel encore plus précis en réclamant à l'ensemble des pays du Moyen-Orient d'accorder "le même droit à la citoyenneté" aux personnes "de diverses religions".
"Non seulement ici mais dans toute la bien-aimée et névralgique région moyen-orientale, je souhaite des opportunités concrètes de rencontre: que des sociétés où des personnes de diverses religions aient le même droit de citoyenneté", a-t-il dit dans un discours insistant sur la notion de "fraternité".
Le pape n'a pas été explicite dans ses déclarations, même si ses commentaires concernaient entre autres le statut des minorités chrétiennes au Moyen-Orient dont certaines se disent victimes de discrimination.
D'autres communautés dans cette région, notamment des musulmans chiites en Arabie saoudite et à Bahreïn, s'estiment également marginalisées et discriminés par les dynasties sunnites musulmanes au pouvoir dans ces deux pays.
Et des dizaines de milliers d'habitants du Golfe, appelés les "bidouns", sont sans citoyenneté. Parmi eux des personnes originaires d'Irak ou de Syrie résidant au Koweït depuis des années.
Le pape a également insisté sur la justice en général: "Une justice adressée seulement aux membres de la famille, aux compatriotes, aux croyants de la même foi est une justice boiteuse, c'est une injustice masquée!"
Le souverain pontife s'est aussi une nouvelle fois fait l'avocat de la non-violence, de la paix et du désarmement, s'opposant fermement à l'utilisation de la religion à des buts non pacifiques.
"Au nom de Dieu Créateur, est condamnée sans hésitation toute forme de violence, parce que c'est une grave profanation du nom de Dieu de l'utiliser pour justifier la haine et la violence contre le frère", a dit le pape François, ajoutant: "Il n'existe pas de violence qui puisse être justifiée religieusement".
"La fraternité humaine exige de nous, représentants des religions, le devoir de bannir toute nuance d'approbation du mot guerre", a-t-il martelé, en estimant que la guerre est synonyme de "misère" et de "cruauté".
Il a mis en exergue quatre pays qui subissent actuellement "les conséquences néfastes" de conflits: le Yémen, la Syrie, l'Irak et la Libye.
"Ensemble, frères dans l'unique famille humaine voulue par Dieu, engageons-nous contre la logique de la puissance armée, contre la monétisation des relations, l'armement des frontières, l'édification de murs, le bâillonnement des pauvres; à tout cela opposons la douce force de la prière et l'engagement quotidien dans le dialogue", a conclu le pape.
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