Le Journal du dimanche affirme que le président de la République serait tenté de convoquer un tel référendum dès le 26 mai, jour des élections européennes.
Mais pour le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, un référendum ce jour-là n'est "pas souhaitable". "Le référendum c'est autre chose, c'est un enjeu national. Je ne pense pas qu'il faille mélanger les deux (...)", a commenté le ministre lundi sur France Inter.
"Je souhaite qu'on parle d'Europe le 26 mai", avait déjà insisté dimanche la ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau, assurant que le président n'avait "pas encore pris sa décision".
Le délégué général de LREM, Stanislas Guerini, a jugé lui aussi la date du 26 mai "peu opportune", même si le référendum "peut être une bonne idée".
Le leader des Républicains Laurent Wauquiez a averti dimanche que le chef de l'Etat prendrait "un grand risque" s'il organisait un référendum portant sur des sujets "coupés des préoccupations et des priorités des Français". Christian Jacob, président du groupe des députés LR, reçu lundi matin, s'est dit aussi "pas convaincu d'une sortie de cette crise par voie référendaire", et encore moins par l'hypothèse d'une concomitance avec le scrutin européen.
Quant à Marine Le Pen, la cheffe du Rassemblement national y a vu dimanche une "manœuvre" pour "détourner l'attention" des élections européennes. "Tout cela est complètement bidon. Il va recycler sa réforme constitutionnelle", a ajouté Mme Le Pen qui milite pour une instauration de la proportionnelle suivie d'une dissolution de l'Assemblée nationale.
Gilles Le Gendre, président du groupe LREM à l'Assemblée, le premier reçu à l'Elysée lundi, a tenté de calmer le jeu en assurant que l'éventuel référendum était "une question secondaire", et que "la décision n'était pas prise".
La ou les questions posées aux Français lors de cette consultation pourraient notamment porter sur des sujets institutionnels, comme la réduction du nombre de parlementaires, la reconnaissance du vote blanc ou la limitation du cumul de mandats dans le temps.
"Tout est sur la table, mais rien n'est décidé", a réagi dimanche l'entourage du président auprès de l'AFP.
D'autres redoutent un vote sanction, voire un "+ball-trap+ contre le président", selon l'expression de l'un de ses proches, l'avocat Jean-Pierre Mignard, quatorze ans après le non français au référendum de 2005 pour une Constitution européenne.
"Oui, les élections européennes seront un référendum contre Macron et sa politique!", a confirmé en écho le député insoumis Adrien Quatennens.
5e et 6e débat
Le chef de l'Etat lui-même avait estimé dimanche dernier qu'un référendum risquait davantage de "déchirer" que d'"éclairer", lui préférant le concept de "délibération permanente".
Jeudi, il a cependant confié à plusieurs journalistes que la question "fera partie des sujets discutés" et "doit être cogitée".
Emmanuel Macron poursuivra ses consultations à ce sujet cette semaine en recevant successivement tous les présidents de groupes représentés à l'Assemblée nationale, au Sénat et au Parlement européen, dont mercredi Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
En parallèle de ses échanges avec les responsables politiques, Emmanuel Macron tiendra cette semaine ses cinquième et sixième débats publics, après quatre premiers stand-up marathon en bras de chemise.
Lundi à Evry-Courcouronnes, commune de 70.000 habitants située à une trentaine de kilomètres au sud de Paris, il échangera, pour son premier déplacement en banlieue dans le cadre de ce débat, avec environ 300 élus et représentants d'associations franciliens. Jeudi il ira en Saône-et-Loire à la rencontre des jeunes, grands absents du débat jusque-là.
Le Premier ministre Edouard Philippe participera pour sa part à un débat avec des associations de l'Oise à Beauvais, avant de recevoir dans la semaine des associations d'élus et les partenaires sociaux.
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