La galerie ouest de l'Aître Saint-Maclou est désormais complètement dégagée. Elle rouvrira au public pour l'Armada. Le travail d'orfèvre autour de la rénovation hors norme de cet édifice, entamée en juin 2018, se poursuit. L'objectif : rendre invisible la nature des travaux colossaux qui ont été entrepris. "Ce qui nous guide, c'est comment le visiteur, le Rouennais va retrouver son monument en oubliant ce qu'on a fait ici", explique Richard Duplat, l'architecte du patrimoine qui coordonne l'opération.
Le parti pris 1880
L'Aître, dont la construction initiale remonte au XIVe siècle, a eu de multiples vies. D'abord cimetière, il deviendra charnier après les épisodes de pestes puis sera agrandi pour accueillir des écoles de filles et de garçon jusqu'aux Beaux-Arts au XXe siècle. La restauration actuelle vise à lui redonner l'apparence qu'il avait à la fin du XIXe siècle. "La date de 1880 a été arrêtée comme la plus cohérente dans la lecture de l'architecture que l'on pouvait donner au visiteur", explique le professionnel.
Un savoir-faire à l'œuvre
Cette sablière a été entièrement refaite. Les morceaux de chênes ajoutés (le bois plus clair) vont ensuite être travaillés pour rendre la restauration invisible au commun des mortels. - Pierre Durand-Gratian
Les décors macabres en bois sculptés ont pour certains déjà retrouvés leur place sur la façade. - Pierre Durand-Gratian
Menuisiers, tailleurs de pierre, charpentiers, couvreurs, restaurateur de décors peints... De nombreux corps de métiers sont à l'œuvre pour redonner vie à l'Aître Saint-Maclou. Christophe Bénard, menuisier sur le chantier a, par exemple, travaillé à la restauration des fenêtres guillotines. "On dépose les fenêtres, on a répertorié les pathologies visuelles du bois, puis il faut démonter les carreaux, décaper les fenêtres, désassembler les fenêtres et on fait de la microchirurgie. C'est-à-dire que l'on a remis des petites pièces de bois sur toutes les parties dégradées", décrit-il. Ne reste plus qu'à tout remonter sur la centaine de fenêtre de ce type dans l'édifice. Un travail de longue haleine pour un résultat bluffant. "Le but de la restauration est que le commun des mortels ne voit pas que la main de l'homme est passée. Ils doivent pouvoir s'imaginer que c'est comme cela depuis des siècles."
Les fenêtres guillotines au premier étage ont toutes été restaurées. - Pierre Durand-Gratian
Un peu plus loin, Rémy Desmonts taille des poutres en chênes avec une doloire, un outil utilisé au 17e et au 18e siècle, selon des méthodes traditionnelles.
Un lieu d'exposition
Les travaux doivent se poursuivre jusqu'à Noël 2019. L'ouverture au public est prévue pour avril 2020.
L'Aître Saint-Maclou sera alors un lieu d'expositions et de galeries d'artisanat d'art avec notamment un centre consacré à la céramique et à l'artisanat d'art porté par le collectif des céramistes normands. Un espace de restauration est aussi prévu.
Coût total du chantier pour la Métropole : 14 millions d'euros avec des aides de la Région Normandie (4M €) et de l'État (1,6M €).
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