Quatre Gilets jaunes ont été condamnés, vendredi 1er février 2019 en correctionnelle à Caen (Calvados) à des peines allant de neuf mois à deux ans et demi de prison ferme, notamment pour blessures volontaires sur des gendarmes. L'homme le plus lourdement condamné, un soudeur de 31 ans, a été reconnu coupable d'une tentative d'incendie d'une station essence, de coups et blessures volontaires contre des gendarmes et de dégradations. Il a été maintenu en détention.
"Animés par la volonté de faire des dégâts"
Les autres sont condamnés pour les même faits, à l'exception de la tentative d'incendie pour laquelle seul un prévenu était poursuivi. Un intérimaire de 28 ans, père de quatre enfants, est condamné à un an et demi ferme et restera en détention. Un chômeur de 40 ans au casier quasi vierge est condamné à un an et un employé agricole de 20 ans au casier vierge est condamné à neuf mois ferme.
Les prévenus, détenus depuis le 11 janvier, "que je ne qualifierais pas de Gilets jaunes", étaient "animés par la volonté de faire des dégâts" et "cherchaient à atteindre physiquement ceux qui représentent l'État", a estimé la substitut de la procureure Mathilde Defretin.
Les accusés avaient blessé six gendarmes
Le jour des faits le samedi 29 décembre, une action de blocage d'un hypermarché à Rots avait dégénéré et des dizaines de pierres, des extincteurs et des chariots avaient été lancés contre des gendarmes. Six militaires, qui se sont vu reconnaître un à trois jours d'ITT, parties civiles au procès, avaient été blessés. Les gendarmes avaient recensé 150 à 200 manifestants dont 10 à 20 virulents. Quarante impacts avaient été relevés sur un véhicule de gendarmes, une trentaine sur un autre. Une pierre de 100 cm² avait été retrouvée dans le coffre d'un de ces véhicules après avoir traversé le pare-brise.
Les prévenus sont condamnés à payer solidairement 7 200 euros aux six gendarmes, près de 5 000 euros à la station essence et environ 9 000 euros à l'hypermarché. "En décembre, sur dix gardes à vue, on avait un seul qui avait un casier. Aujourd'hui on a un seul casier vierge (sur quatre prévenus). Voilà l'évolution des profils", a ajouté Mathilde Defretin. Le parquet "présente les prévenus comme des casseurs. Je ne suis pas d'accord. Ce qui les rassemble ce sont de grandes souffrances familiales et personnelles", a plaidé Sarah Balouka, l'avocate de l'intérimaire.
Avec AFP
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