L'homme le plus lourdement condamné, un soudeur de 31 ans, a été reconnu coupable d'une tentative d'incendie d'une station essence, de coups et blessures volontaires contre des gendarmes et de dégradations. Il a été maintenu en détention.
Les autres sont condamnés pour les même faits, à l'exception de la tentative d'incendie pour laquelle seul un prévenu était poursuivi. Un intérimaire de 28 ans, père de quatre enfants, est condamné à un an et demi ferme et restera en détention. Un chômeur de 40 ans au casier quasi vierge est condamné à un an et un employé agricole de 20 ans au casier vierge est condamné à neuf mois ferme.
Les prévenus détenus depuis le 11 janvier, "que je ne qualifierais pas de "gilet jaune", étaient "animés par la volonté de faire des dégâts" et "cherchaient à atteindre physiquement ceux qui représentent l'Etat", a estimé la substitut de la procureure Mathilde Defretin.
Le jour des faits le samedi 29 décembre, une action de blocage d'un hypermarché avait dégénéré et des dizaines de pierres, des extincteurs et des chariots avaient été lancés contre des gendarmes. Six militaires, qui se sont vu reconnaître un à trois jours d'ITT, parties civiles au procès, avaient été blessés. Les gendarmes avaient recensé 150 à 200 manifestants dont 10 à 20 virulents.
Quarante impacts avaient été relevés sur un véhicule de gendarmes, une trentaine sur un autre. Une pierre de 100 cm2 avait été retrouvée dans le coffre d'un de ces véhicules après avoir traversé le pare-brise.
Les prévenus sont condamnés à payer solidairement 7.200 euros aux six gendarmes, près de 5.000 euros à la station essence et environ 9.000 euros à l'hypermarché.
"En décembre sur 10 gardes à vue (lors de manifestations de gilets jaunes ndlr), on avait un seul qui avait un casier. Aujourd'hui on a un seul casier vierge (sur quatre prévenus). Voilà l'évolution des profils", a ajouté Mathilde Defretin.
Le parquet "présente les prévenus comme des casseurs. Je ne suis pas d'accord. Ce qui les rassemble ce sont de grandes souffrances familiales et personnelles", a plaidé Sarah Balouka, l'avocate de l'intérimaire.
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