Ce n'est pas la première fois que les associations qui viennent en aide à ces mineurs non accompagnés (MNA), de jeunes migrants, lancent l'alerte. Mais la situation est, selon elles, pire que jamais.
"Depuis début janvier à cause des délais d'évaluation, le réseau associatif est plein", explique Florence Capron du Réseau de solidarité avec les migrants (RSM). Une centaine de jeunes mineurs sont hébergés par des bénévoles des associations, alors même qu'ils devraient l'être par le Département, en charge de leur accueil. 27 mineurs seraient désormais contraints de dormir dehors, faute d'être accueillis, selon les associations. "Le problème de l'hébergement est crucial mais aussi celui de la santé puisque ces jeunes n'ont pas d'accès au soin", ajoute Bernard Vigier de Médecins du monde.
Et ce qui déclenche la colère des associations, c'est un projet du Département dont elles ont eu vent et qui peine à aboutir. Celui de mettre à disposition des MNA le gymnase du collège Branly à Grand-Quevilly (Seine-Maritime). Un projet qui aurait été abandonné, vendredi 25 janvier 2019, "sans que l'on nous donne aucune explication, ajoute Kévin-Émeric Théry de RSM. L'urgence est maintenant, on parle d'enfants qui dorment à la rue".
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Des contraintes légales
Le département de son côté confirme que l'ouverture du gymnase du collège Branly est bien à l'étude, "mais seulement si le dispositif de l'État est saturé et si le plan d'urgence hivernal est activé", selon Antoine Ameline, directeur de cabinet du président. Pas question d'en faire donc un lieu d'accueil permanent.
Reste, pour que cela soit possible, à ce que la commission de sécurité passe dans le gymnase et que le conseil d'administration du collège valide une éventuelle réquisition. Antoine Ameline confirme aussi que le Département a déjà fait l'achat du matériel nécessaire pour l'accueil des jeunes dans le gymnase, notamment des lits.
Il conteste en revanche le fait que des MNA soient à la rue. "Nous surveillons la situation et nous n'avons jamais remarqué la présence de mineurs isolés à la rue. S'ils se présentent dans le dispositif de l'État, normalement ils sont hébergés."
Les associations, de leur côté, indique que le gymnase Colette Yver, réquisitionné lors de l'activation du plan hivernal pour l'accueil de femmes et de familles, refuse systématiquement les mineurs. Le gymnase Graindor accueille une population d'adultes qui n'est pas forcément adaptée à la présence de jeunes mineurs. "Ils y seraient limite plus en insécurité que dans la rue", assure Kévin-Émeric Théry, évoquant les vols dont auraient été victimes des jeunes qui y ont passé la nuit.
Les associations, RSM en tête, assurent préparer de nouvelles opérations coup de poing si la situation n'évolue pas.
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