A l'origine du drame, qui a commencé vers 16h00 mercredi, "un différend aurait opposé le mis en cause, M. Joseph Orsoni, à un de ses voisins" à propos d'un "contentieux qui remonte à cinq ou six ans au sujet d'un chien", a expliqué à l'AFP la procureure de la République de Bastia Caroline Tharot.
"Il semblerait que le chien de M. Orsoni ait mordu la compagne" de ce voisin, a-t-elle ajouté.
Le sexagénaire a blessé ce voisin, âgé de 22 ans, "à l'extérieur de l'immeuble, avec un cutter, en portant des coups au ventre et au bras", avant de s'en prendre à la compagne de ce dernier, âgée de 20 ans, blessée "au cutter au bras", a détaillé Mme Tharot.
Puis "il est allé chercher deux fusils de chasse à canons juxtaposés avec lesquels il a tiré sur plusieurs personnes", parmi lesquelles "quatre policiers du commissariat de Bastia, dont l'un a été blessé et conduit à l'hôpital".
En tout, "sans qu'à ce stade la chronologie soit clairement établie", quatre personnes ont été atteintes par les tirs, dont l'une est décédée de ses blessures, le gardien de l'immeuble, âgé de 55 ans, précise la procureur dans un communiqué jeudi matin. Parmi les blessés, deux voisines, de 41 et 65 ans, atteintes notamment à la tête.
Un collègue du gardien, lui aussi visé mais sans être touché, a expliqué au micro de France Bleu RCFM avoir "entendu des détonations" puis vu "des traces de sang par terre". "J'ai appelé mon collègue, le gardien d'immeuble (...). Il m'a rejoint, on a regardé pour voir où menaient les traces de sang et c'est là qu'un monsieur a déboulé derrière nous, nous a mis en joue avec un fusil de chasse et nous a tiré dessus", a raconté Pierre Masternak.
"Il a eu mon collègue, qui a été touché à la jambe. On a réussi tous les deux à quitter le bâtiment et à se réfugier, mon collègue derrière une voiture, et le monsieur a continué à nous tirer dessus", a poursuivi M. Masternak.
"Minutieuse progression"
Le forcené s'est ensuite retranché dans l'immeuble, encerclé par des policiers et gendarmes, rejoints vers 21h00 par le Raid de Marseille.
"La lente et minutieuse progression des policiers dans les étages du bâtiment leur (a permis) d'évacuer les blessés, de mettre en sécurité les résidents et d'éviter de nouvelles victimes", a salué la procureure dans son communiqué. La compagne de M. Orsoni, "enfermée dans une chambre pendant la totalité des faits", n'a pas été blessée et a pu communiquer avec les policiers, a ajouté la magistrate.
"M. Orsoni aurait mis fin à ses jours, d'une balle dans la tête, quand les policiers sont intervenus dans l'immeuble, vers 19h30, pour essayer de sécuriser une des victimes qui se trouvait au premier étage. Il y a eu quatre coups de feu à ce moment-là, les trois premiers étaient dirigés contre les policiers et le dernier, a priori, est celui avec lequel il a mis fin à ses jours", a expliqué à l'AFP la procureure.
Né en 1953 et habitant le quartier, Joseph Orsoni avait déjà été condamné à deux reprises, à Ajaccio en 2001 et Bastia en 2012, pour des violences volontaires avec arme et menace de mort.
L'enquête a été confiée à la police judiciaire des chefs de meurtre et tentative de meurtre et une cellule de soutien psychologique a été mise en place dans le quartier.
La session de l'Assemblée de Corse qui devait se tenir jeudi a été reportée.
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