Sur les lieux, dans le quartier populaire de Montesoro, au sud de Bastia, où de nombreux membres des forces de l'ordre étaient en place depuis la fin d'après-midi, le maire de Bastia Pierre Savelli a précisé que le forcené s'était donné la mort "au troisième étage", tandis que le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner annonçait depuis l'Assemblée nationale que le Raid -unité d'élite de la police nationale- était "intervenue" et avait retrouvé le tireur, qui s'était "suicidé".
"Le mis en cause a mis fin à ses jours en se tirant une balle dans la tête", a confirmé à l'AFP la procureure de la République de Bastia, Caroline Tharot, sur place.
L'auteur des faits, un Corse habitant le quartier, né en 1953, avait déjà été condamné à deux reprises à Ajaccio et Bastia pour des violences volontaires avec arme et menace de mort. "Il a tenté de tirer sur une dizaine de personnes en tout", a ajouté la procureure, précisant que "le gardien de l'immeuble est décédé, atteint par un projectile à la jambe droite qui aurait touché l'artère fémorale" et que "cinq personnes ont été blessées", "trois femmes et deux hommes".
Un différend autour d'un chien
A l'origine du drame, "un différend aurait opposé le mis en cause, M. Joseph Orsoni, à un de ses voisins, un contentieux qui remonte à cinq ou six ans au sujet d'un chien. Il semblerait que le chien de M. Orsoni ait mordu la compagne" de ce voisin, a expliqué Mme Tharot.
"Il s'en est pris à ce voisin, c'est la première personne qu'il a blessé à l'extérieur de l'immeuble avec un cutter en portant des coups au ventre et au bras", a détaillé Mme Tharot. Il s'agit d'un jeune homme de 23 ans "qui a été évacué à l'hôpital et n'aurait plus son pronostic vital engagé", a précisé la magistrate.
"M. Orsoni s'en est ensuite pris à la compagne de ce voisin avec une blessure au cutter au bras" puis "il est allé chercher deux fusils de chasse à canons juxtaposés avec lesquels il a tiré sur plusieurs personnes" parmi lesquelles "quatre policiers du commissariat de Bastia dont l'un a été blessé et conduit à l'hôpital", selon Mme Tharot. La préfecture de Haute-Corse avait fait état d'un tireur "isolé" qui avait "commencé à tirer dans la rue vers 16h25, avant de se retrancher dans l'immeuble où il vit".
"Pour notre policier, a priori sa vie n'est pas en danger", a précisé mercredi soir Christophe Castaner, ajoutant qu'il était "en réanimation". Il a été blessé au cou, selon des sources policières.
"Quand je suis arrivé sur le parking, j'ai entendu des détonations", a raconté sur France Bleu RCFM Pierre Masternak, employé de l'Office public de l'habitat (OPH 2B): "J'ai vu qu'il y avait des traces de sang par terre. J'ai appelé mon collègue, le gardien d'immeuble (...). Il m'a rejoint, on a regardé pour voir où menaient les traces de sang et c'est là qu'un monsieur a déboulé derrière nous, nous a mis en joue avec un fusil de chasse et nous a tiré dessus".
'touché à la jambe'
"Il a eu mon collègue, qui a été touché à la jambe. On a réussi tous les deux à quitter le bâtiment et à se réfugier, mon collègue derrière une voiture, et le monsieur a continué à nous tirer dessus", a poursuivi M. Masternak.
Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, qui s'est rendu sur place dans la soirée, a tweeté que la victime décédée était "un agent de l'Office de l'Habitat de la Collectivité de Corse".
Le forcené s'était ensuite retranché dans l'immeuble, encerclé par des policiers et gendarmes qui ont été rejoints vers 21H00 par le Raid de Marseille. Les pistes terroriste et liée au banditisme ont été écartées rapidement par les enquêteurs.
"M. Orsoni aurait mis fin à ses jours quand les policiers sont intervenus dans l'immeuble, vers 19H30, pour essayer de sécuriser une des victimes qui se trouvait au premier étage. Il y a eu quatre coups de feu à ce moment-là, les trois premiers étaient dirigés contre les policiers et le dernier, a priori, est celui avec lequel il a mis fin à ses jours", a dit la procureure.
Une salle polyvalente du quartier voisin de Lupino accueillait dans la nuit les riverains qui le souhaitaient.
La session de l'Assemblée de Corse qui devait se tenir jeudi a été reportée. "Fusillade dramatique de #Bastia. Nous sommes tous, physiquement ou par la pensée, avec les victimes et leurs familles", a réagi sur Twitter Gilles Simeoni.
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