Un résultat qui laisse les Verts à la 4e place avec 37 points et fait grappiller une place au FCN, 14e avec 24 unités, mais là n'était vraiment pas l'essentiel.
Il est des soirs où le football pèse bien peu et ce mercredi était l'un de ceux-là.
Les reports successifs de matches avaient laissé les Nantais une dizaine de jours loin du rectangle vert, à craindre d'abord pour le sort de leur ancien coéquipier avant de voir l'espoir s'étioler au fil des heures.
Une dizaine de jours marquée par des étapes, comme le premier entraînement en public où l'entraîneur Vahid Halilhodzic et des joueurs n'avaient pu contenir leur émotion.
Le match contre Saint-Étienne se voulait un peu l'étape finale de ce long processus de deuil qui refuse de dire son nom, avec un retour à la Beaujoire, théâtre des exploits de Sala le buteur, idole du peuple jaune et vert.
Dans l'après-midi, l'annonce de la découverte de débris appartenant vraisemblablement à l'appareil dans lequel il a disparu avait encore ajouté un air d'adieu à ce rendez-vous.
Ce retour au jeu, les Nantais l'appréhendaient mais le désiraient aussi, car Emiliano le modeste et surtout le battant n'aurait sans doute pas voulu les voir s'apitoyer.
Du portrait géant affiché sur le grilles du stade et devenu une sorte de petit sanctuaire à sa mémoire garni de fleurs et de bougies, à son visage s'affichant dans le rond central avant le match, ou encore son nom floqué sur le maillot de tous les Canaris, Sala était partout présent.
"Emi, on t'aime"
Après un magnifique tifo en forme de drapeau argentin et une banderole proclamant que les fans, mercredi soir, encourageraient "avec l'accent argentin", les chants à sa gloire ont rythmé le match, repris bien au delà de la Tribune Loire --le chœur habituel du stade-- par les quelque 29.000 spectateurs présents.
La rencontre a finalement fait honneur au joueur.
"Emiliano Sala, il est argentin, et il ne lâche rien, Emiliano Sala, Emiliano Sala, Emiliano Sala", clame la chanson à sa gloire et Nantes n'a rien lâché.
Menés sur un but de Rémy Cabella peu avant l'heure de jeu, qui a eu l'élégance de ne pas le célébrer, les Canaris sont allés chercher une égalisation méritée sur un débordement de Kalifa Coulibaly, qui aura la lourde tâche de prendre la relève de Sala à la pointe de l'attaque.
Son centre à ras-de-terre a trouvé Majeed Waris qui a trompé Stéphane Ruffier du plat du pied (1-1, 70e).
Touché, le Ghanéen a mis un peu de temps à soulever son maillot pour montrer le portrait de Sala qu'il portait en dessous, mais Abdoulaye Touré avait pris un tshirt barré de "Emi, on t'aime" pour le brandir devant la Brigade Loire, le principal groupe de supporters nantais, provoquant un petit début d'envahissement de terrain, vite réglé.
La soirée s'est terminée par un tour du terrain par toute l'équipe, sous les applaudissements debout et les chants du public.
Si perdre aurait fait tâche, dans quelques semaines, plus personne ne se souviendra du match et de son résultat.
L'émotion collective provoquée par cet hommage et surtout le souvenir du joueur qui l'a suscitée autant par sa personnalité attachante que par son talent de buteur, elle, restera gravée longtemps dans les cœurs nantais.
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