Le projet de loi, qui porte le nom de l'ancien patron du laboratoire antidopage russe devenu lanceur d'alerte à l'origine du scandale de dopage institutionnalisé dans son pays, a le rare soutien des deux partis américains. Et vise donc à assurer que les fraudes envers les sportifs américains ne seront plus impunies, avec une amende jusqu'à 1 million de dollars et une peine allant jusqu'à 10 années de prison.
La présentation de ce projet de loi au Sénat et au Congrès intervient une semaine après que l'Agence mondiale antidopage (AMA) a décidé de ne pas prononcer de nouvelles sanctions contre la Russie, dans le collimateur pour sa politique frauduleuse en la matière entre 2011 et 2015.
"Il est temps de créer des sanctions plus dures contre la tricherie de la Russie et envoyer le signal que la Russie et autres soutiens de la tricherie institutionnalisée ne peuvent utiliser la corruption comme un outil de politique étrangère", a déclaré la sénateur démocrate Sheldon Whitehouse.
"On sait par expérience qu'il nous faut contrer avec sévérité le mauvais comportement du gouvernement corrompu de la Russie, a insisté Whitehouse. Sinon, ils (les Russes) prennent cela comme un encouragement. C'est pourquoi les réponses de l'AMA et du Comité international olympique (CIO) sont restées malheureusement loin des attentes".
AMA et CIO "incapables"
Le sénateur républicain Roger Wicker a souligné que "sans le courage du Dr Rodchenkov", qui a fui aux Etats-Unis, "nous n'aurions toujours aucune idée de l'étendue de la tricherie du dopage en Russie".
"Il se cache actuellement, craignant la visite des bandits russes... Rodchenkov et tous les autres courageux qui révèlent les crimes des régimes autoritaires méritent mieux", a souligné le sénateur.
L'avocat de Rodchenkov, Jim Walden a commenté le projet de loi en soulignant qu'une telle législation était devenue indispensable "depuis que l'AMA et le CIO avaient prouvé eux-mêmes qu'ils étaient complètement incapables de lutter contre les fraudes au dopage".
Le projet de loi propose de mettre en place des sanctions pour tout stratagème visant à influencer un événement sportif mondial par le biais de substances ou méthodes interdites, à dédommager les victimes des conspirateurs, à aider les lanceurs d'alerte par le biais des lois en vigueur sur la protection des témoins et des informateurs et à obliger le partage d'informations avec l'agence américaine antidopage (USADA).
"Le cadre actuel s'est révélé inefficace et fondamentalement incapable à défendre des sportifs propres et à prévenir la fraude liée au dopage", a estimé le représentant républicain Michael Burgess.
Pour les législateurs américains, en sabotant des échantillons de tests antidopage aux JO de Sotchi-2014, les responsables russes ont privé les sportifs américains d'une partie de la gloire olympique mais aussi de la possibilité de conclure des parrainages lucratifs, le tout avec des pots-de-vin et des paiements secrets provenant parfois d'institutions américaines.
"Jamais plus la Russie ou un autre Etat autoritaire ne devrait croire qu'il n'y aura pas de conséquences juridiques pour un complot de fraude par le dopage", a déclaré la représentante américaine Sheila Jackson Lee.
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