Chef du Parlement, ce député de droite âgé de 35 ans appelle la population à descendre dans les rues de 12H00 à 14h00 (16h00 à 18h00 GMT) pour paralyser le pays, en frappant dans des casseroles ou en brandissant des pancartes.
Par cette action, il veut aussi promouvoir l'entrée au Venezuela d'une aide humanitaire, ce que M. Maduro dénonce comme le premier pas d'une intervention militaire américaine.
Washington a plusieurs fois averti que "toutes les options sont sur la table" concernant le Venezuela, mais le Groupe de Lima, qui regroupe une dizaine de pays du continent américain et soutient Juan Guaido, a rejeté mardi tout recours à une intervention militaire.
Les Etats-Unis se disent prêts à livrer 20 millions de dollars en aliments et médicaments, frappés de pénuries dans le pays.
"Il est probable qu'une partie de cette aide humanitaire entre par voie maritime et terrestre via les pays voisins. (Les militaires) auront la décision entre leurs mains de permettre ou non son entrée", a souligné Juan Guaido.
Le risque de troubles civils est élevé dans ce pays de 32 millions d'habitants, l'un des plus violents au monde, en plein naufrage économique et déchiré par une crise politique qui se crispe autour de deux camps: les chavistes et les opposants.
Neuf jours de mobilisations se sont soldés par une quarantaine de morts et plus de 850 arrestations, selon l'ONU.
Pression américaine insistante
La manifestation de mercredi vise à "exiger des forces armées qu'elles se mettent du côté du peuple", alors que les militaires sont le pilier qui maintient au pouvoir Nicolas Maduro depuis 2013.
"Le régime est dans sa phase finale", a assuré Juan Guaido, appelant aussi à une "grande manifestation dans tout le Venezuela et le monde entier" samedi.
La date n'a pas été choisie au hasard: c'est l'anniversaire des 20 ans de la "révolution bolivarienne" lancée par Hugo Chavez, président de 1999 à son décès en 2013.
Samedi marquera également les dernières heures de l'ultimatum de six pays européens (Espagne, France, Allemagne, Royaume-Uni, Pays-Bas et Portugal), qui ont donné jusqu'à dimanche à Nicolas Maduro pour convoquer des élections, faute de quoi ils reconnaîtront son adversaire.
Jusqu'à présent, le dirigeant socialiste semble insensible à l'ultimatum européen, qu'il a balayé d'un revers de la main.
Mais la pression diplomatique des Etats-Unis se fait chaque jour plus insistante: premiers à accepter Juan Guaido comme président, ils viennent de prononcer de nouvelles sanctions contre l'entreprise pétrolière PDVSA, source de 96% des revenus du Venezuela.
Nicolas Maduro les accuse d'orchestrer un coup d'Etat.
"La stratégie des Etats-Unis est de provoquer l'effondrement du système économique du Venezuela pour forcer la sortie" du président, explique l'économiste Luis Vicente Leon.
"Mais s'ils échouent, comme à Cuba, en Syrie ou en Iran, ce sera le peuple qui en sera le plus affecté".
Les Vénézuéliens redoutent notamment des difficultés d'approvisionnement en carburant, un comble dans ce pays aux plus importantes réserves de pétrole au monde, mais à la production en berne.
Représailles contre Guaido
Washington cherche aussi à protéger Juan Guaido de toutes représailles: "Ceux qui tentent de saboter la démocratie et de s'en prendre à Guaido en subiront les conséquences", a tweeté John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.
Ce qui n'a pas empêché le Tribunal suprême de justice (TSJ), réputé proche du pouvoir, de geler mardi les comptes bancaires de l'opposant et de lui interdire de "sortir du pays sans autorisation jusqu'à la fin de l'enquête" ouverte à son encontre pour "des actions ayant porté atteinte à la paix de la République".
Le jeu diplomatique autour de Caracas implique aussi Pékin et Moscou, ses alliés et créanciers, qui ont vivement dénoncé les sanctions américaines. Et M. Maduro aussi garde comme alliés traditionnels la Turquie, la Corée du Nord ou encore Cuba.
Juan Guaido s'est autoproclamé président il y a une semaine, invoquant un vide du pouvoir car il juge frauduleux le second mandat de Nicolas Maduro, entamé le 10 janvier.
Face à lui, le gouvernement appelle au dialogue, saluant des initiatives en ce sens du Mexique et de l'Uruguay auprès de l'ONU. Mais l'opposant dit refuser un "faux dialogue", après quatre négociations échouées entre les deux camps depuis 2014.
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