"La véritable stabilité passe par la vitalité de la société", a dit le président français lundi au cours d'une conférence de presse aux côtés de M. Sissi. "La stabilité et la paix durable vont de pair avec le respect des libertés de chacun et d'un Etat de droit", a-t-il ajouté.
M. Macron, qui effectue une visite officielle de trois jours au Caire pour renforcer les liens économiques avec l'Egypte, avait prévenu dès dimanche soir qu'il entendait parler "plus ouvertement" avec le chef de l'Etat égyptien de la question des droits humains en Egypte.
En recevant le président égyptien en octobre 2017, il avait refusé de lui "donner des leçons" sur cette question sensible, provoquant l'indignation des associations.
"On peut se dire les choses de manière très franche (...) sans considérer qu'on vient ni donner des leçons ni déstabiliser", a dit M. Macron. "C'est ce que j'ai fait avec le président Sissi".
"Les choses ne sont pas allées dans la bonne direction depuis octobre 2017", a-t-il estimé en soulignant que, depuis cette date, des "blogueurs, des journalistes et des activistes" ont été emprisonnés.
M. Macron a ensuite estimé qu'une "société civile dynamique, active, inclusive reste le meilleur rempart contre l'extrémisme et une condition même de la stabilité".
Sans ces conditions, "l'image de l'Egypte peut se trouver abimée", a argué le président français. "La discussion que nous avons eue (avec le président Sissi) est respectueuse de la souveraineté de l'Egypte", a-t-il plaidé.
"Je ne serais pas un ami sincère de l'Egypte d'aujourd'hui si je ne disais par le fond de ma pensée", a-t-il encore insisté.
En réponse à ces questions soulevées par M. Macron, le président Sissi a dit: "nous ne sommes pas comme l'Europe ou comme l'Amérique (...), on ne peut pas imposer à toutes les sociétés un seul chemin".
"N'oubliez pas que nous sommes dans une région troublée", a-t-il dit en estimant que "le projet d'établir un Etat religieux" n'avait "pas réussi en Egypte" --une référence notamment à la présidence de l'islamiste Mohammed Morsi en 2012-13.
L'Egypte "ne sera pas construite par les blogueurs mais par le travail, l'effort et la persévérance", a-t-il ajouté. "Nous ne voulons pas que les droits humains en Egypte se résument uniquement aux blogueurs".
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