Il suffisait de voir la mine déconfite de Stefanos Tsitsipas, 20 ans et 12e au classement ATP publié lundi, en conférence de presse dans la foulée de la correction que le jeune Grec a reçue de Rafael Nadal (N.2) en demi-finales (6-2, 6-4, 6-0 en 1h47 min) pour constater que la nouvelle vague a encore du boulot pour combler le fossé qui la maintient à distance des tout meilleurs.
"Je ne vois pas ce que je peux tirer de ce match. Ce n'est pas comme si j'avais été proche de quoi que ce soit...", avait lâché Tsitsipas.
Oui, la nouvelle génération pousse. Le coup d'Etat retentissant qui a marqué la fin de la première semaine australienne, quand Roger Federer (37 ans), double tenant du trophée, a été déchu dès les huitièmes de finale par Tsistipas, en est l'illustration la plus frappante. Le joueur grec ne s'est pas arrêté là: il s'est invité jusque dans le dernier carré pour la première fois de sa carrière en Grand Chelem, devenant le plus jeune demi-finaliste en tournoi majeur depuis Djokovic à l'US Open 2007.
Nadal sans ménagement
Ses 21 ans à peine fêtés, l'Américain Frances Tiafoe (30e) a lui rallié son premier quart de finale, en stoppant notamment le Sud-Africain Kevin Anderson, N.5 mondial, et le Bulgare Grigor Dimitrov (24e).
Mais Nadal, tout juste de retour de plus de quatre mois sans compétition - ce qu'il a payé cher en finale -, s'est chargé de leur rappeler qui étaient jusqu'à nouvel ordre les patrons du circuit. Sans ménagement.
A Tiafoe en quarts de finale, le Majorquin de 32 ans n'a laissé que neuf jeux. A Tsitsipas en demi-finale, seulement six.
Le Canadien Denis Shapovalov (25e), au troisième tour, et le Russe Daniil Medvedev (16e), en huitièmes de finale, ont bien chipé chacun un set à Djokovic. Mais aucun d'entre eux n'a trouvé les moyens d'empêcher les retrouvailles au sommet entre les N.1 et N.2 mondiaux en finale.
Pire, le chef de file de la jeunesse montante, l'Allemand Alexander Zverev (21 ans), N.3 mondial et vainqueur du Masters en novembre dernier, s'est lui autodétruit en huitièmes de finale (contre Raonic).
"Ils ont encore beaucoup de temps, ils peuvent attendre un ou deux ans de plus", avait souri Nadal au début de la quinzaine australienne. Il a été exaucé.
10/10 pour les trentenaires
Si bien que l'Open d'Australie millésime 2019 est le dixième Grand Chelem d'affilée à terminer entre les mains d'un joueur de plus de trente ans. Du jamais-vu dans l'histoire du tennis. Avant cette série, la plus longue n'avait duré que le temps d'une saison, celle du Grand Chelem réalisé par l'Australien Rod Laver en 1969.
C'est aussi le neuvième tournoi majeur de suite remporté par un membre du "Big Three", formé par Federer, Nadal et Djokovic.
Dans ce trio, un caracole loin devant les deux autres depuis six mois: depuis qu'il a recouvré ses esprits et sa plénitude physique l'été dernier, après deux ans de vicissitudes, "Djoko" est irrésistible dans les grandes occasions, à Wimbledon, à l'US Open, puis à l'Open d'Australie.
Lors de ses deux derniers matchs à Melbourne, il a expliqué s'être senti "dans une autre dimension". "Comme divin, porté par une espèce de force qui vous dépasse", a-t-il décrit.
Combien de temps agira la formule magique ? Quand on voit le niveau de jeu stratosphérique développé dernièrement par Djokovic, on ne peut s'empêcher de se demander si l'arrivée de la terre battue au printemps suffira à protéger Nadal de la lourde offensive déployée par le Serbe.
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