Par ailleurs, 116 vies ont été épargnées sur les routes secondaires abaissées à 80 km/h au 1er juillet, a-t-il détaillé, défendant cette mesure très contestée, pour laquelle il a toutefois jugé "légitime de discuter" dans le cadre du grand débat national.
Avec 244 décès enregistrés Outre-mer (où les 80 km/h ne s'appliquent pas partout) et donc un total de 3.503 morts, le bilan global français dépasse celui de 2013 (3.427 morts), mais 2018 est la deuxième année la moins meurtrière de l'histoire, marquant une nette rupture.
Après trois années consécutives de hausse entre 2014 et 2016 -du jamais-vu depuis 1972- puis une quasi-stagnation en 2017 (3.684 morts, dont 3.448 en métropole), le gouvernement a décidé d'abaisser la vitesse au 1er juillet 2018 sur 400.000 kilomètres de routes secondaires à double sens sans séparateur central, malgré une large fronde d'automobilistes, de motards et d'élus.
Évoquant la contestation de cette mesure, qui a redoublé en fin d'année dans le cadre du mouvement des "gilets jaunes" et poussé l'exécutif à inclure ce thème dans le grand débat national, le Premier ministre a jugé "légitime de discuter du sujet", "mais il serait fou d'abaisser le niveau d'ambition", a-t-il estimé.
"Quand nous avons pris cette décision avec le gouvernement, avec le président de la République, nous avons pris nos responsabilités. Nous avons pris une décision que nous savions impopulaire (...) mais qui ne nous paraît pas remettre en cause la façon dont nos concitoyens peuvent se déplacer et qui produit des résultats. Nous sommes fiers des résultats, de ces vies épargnées", a-t-il déclaré.
"Nous sommes fiers d'avoir pris nos responsabilités. Avant la fin du débat, après le débat, chacun devra prendre les siennes en les assumant devant les Français", a-t-il lancé.
"Tous ceux qui viendront faire des propositions pour maintenir ces bons résultats, et même pour les améliorer, seront les bienvenus. Un grand débat est lancé, il laissera lieu à des propositions", a-t-il ajouté.
Tous les autres indicateurs sont à la baisse: le nombre d'accidents (-4,8%), le nombre de blessés (-5,4%), le nombre de blessés hospitalisés (-24,8%).
Ces résultats auraient pu être meilleurs sans les dégradations de radars enregistrés dans le cadre du mouvement des "gilets jaunes", estime le gouvernement.
"Selon les calculs de l'ONISR (l'Observatoire national interministériel de sécurité routière), sans ces dégradations, 60 vies supplémentaires auraient pu être épargnées entre novembre et décembre (30 chaque mois)", affirme-t-il dans un communiqué.
Selon le ministère de l'Intérieur, 60% du parc radars a été détérioré ou détruit.
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